Visite mon assiette…


C’est pour mettre fin à la défiance des Français pour ce qu’ils mangent, que les acteurs de la chaîne alimentaire ont décidé de jouer la carte de la transparence. La plateforme numérique « Visite mon assiette » recense les sites de production et de transformation qui se visitent désormais.

C’est une incitation au tourisme agricole, industriel et culinaire auquel nous sommes tous invités. Pourquoi ouvrir les portes de nos fermes et de nos usines au public ? « Parce que la pédagogie est essentielle, explique Emmanuel Vasseneix, directeur de la laiterie de St-Denis-de-l’Hôtel dans le Loiret. Ce n’est même pas une question, c’est indispensable ». Parce que le food bashing est passé par là, comprendre : la défiance. Plastiques, insecticides, antibiotiques, nanotechnologies, tous ces mots font peur au consommateur, car il ne sait pas ce qui se cache derrière et quelles sont les conséquences de leur utilisation.

Rien à cacher

C’est pour expliquer comment sont produits nos aliments, que les producteurs ouvrent leurs portes. Rien à cacher, et mieux encore, tout à montrer.  Sur la plateforme numérique, se trouvent les points de visite ; 60 en Loiret dans un premier temps, bientôt en Région. On y trouve des fermes bien sûr, mais aussi des usines de biscuits, de crudités, une conserverie de légumes, une vinaigrerie, une laiterie, des caves à fromage et à vin, et même des entrepôts de la grande distribution.  Tous nous invitent à pousser leurs portes pour découvrir comment sont produits les aliments que nous mangeons. « Les gens sont souvent étonnés de découvrir la technologie, la sécurité et la minutie avec laquelle nous travaillons », explique Romain Gillet, exploitant agricole à Dry, près de Meung-sur-Loire. Alors les visites s’organisent, sur simple demande, en famille ou en groupe. Il suffit d’aller sur le site « visite mon assiette » pour découvrir les lieux et centres d’intérêt, et de prendre rendez-vous. Toutes ces visites ou presque sont gratuites.

Quand la techno nous bluffe

Dans la ferme du Petit Chambord à Dry, (qui se visite bien sûr), Romain Gillet et son père Philippe élèvent 90 vaches laitières sur 220 ha de cultures et de champs. Elles produisent un peu plus de 700.000 litres de lait par an ! 95% sont livrés à la laiterie de St Denis de l’Hôtel pour y être conditionnés ou transformés. C’est ensuite sous la marque « C’est qui le patron ? » que ce lait sera commercialisé (une marque qui permet de rémunérer les producteurs à la juste valeur). Une originalité de cette ferme se trouve au bord de la route. Le lait entier, frais sorti du pis de la vache, est en libre-service dans un distributeur ! Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises… Le meilleur est au ,cœur de la ferme. Ce qui est surprenant n’est pas la trayeuse qui se trouve au cœur de l’étable. Ce qui l’est plus, c’est qu’elle est à la disposition des vaches qui viennent se faire traire automatiquement, et à leur demande. « Certaines viennent jusqu’à quatre fois par jour, explique Romain. L’intérêt est de suivre chacune d’elle avec attention lorsqu’elle se présente, puisque la machine la reconnaît grâce à une balise. De plus, le lait de chaque pensionnaire est immédiatement analysé.

Voilà ce que la plateforme vous réservera si vous poussez la curiosité jusqu’à visiter ces très belles entreprises, familiales, rurales, industrielles.  C’est à l’Open Agrifood Initiative que l’on doit cette offre digitale, financée par le Conseil départemental du Loiret à hauteur de 50 000€.

Stéphane de Laage