Une concertation publique pour recueillir attentes, préoccupations et suggestions de la population en matière de sécurité était organisée le 23 janvier, au Centre de formation d’incendie et de secours.
Des assises territoriales de la sécurité intérieure sont organisées partout en France afin d’alimenter les réflexions et travaux du nouveau livre blanc national souhaité par le Premier ministre, Édouard Philippe (le précédent « Livre blanc de la sécurité publique » date de 2011). « Les évolutions multiples de la société nous amènent à s’interroger sur nos pratiques, s’adapter aux menaces et réfléchir à la gestion des crises », explique Yves Rousset, préfet de Loir-et-Cher. Il a donc réuni, début janvier 2020, les forces de sécurité intérieure (FSI) – police et gendarmerie – afin d’engager des réflexions autour de trois thèmes : l’organisation territoriale des forces, les partenariats et le continuum de sécurité, et les technologies. Puis, une deuxième réunion a associé aussi des élus, les sapeurs-pompiers, des représentants de la sécurité privée et l’autorité judiciaire, afin d’élargir la réflexion. « Ce livre blanc est l’occasion de dire toute la reconnaissance et la gratitude que nous avons envers les hommes et femmes qui font que notre République tient encore debout », a souligné Frédéric Chevallier, procureur de la République. De ces rencontres sont ressortis différents éléments qui ont été synthétisés et exposés au cours de la soirée de concertation citoyenne qui s’est déroulée en janvier, au Centre de formation d’incendie et de secours, à Vineuil. Le public était invité à réagir et faire aussi des suggestions.
Enjeu d’avenir
Concernant les partenariats et le continuum de sécurité, Catherine Lhéritier, présidente de l’association des maires de France rapporte que « les échanges des élus avec les forces de sécurité intérieure dans le Loir-et-Cher sont fluides et de bonne qualité ». Cependant, les élus souhaitent encourager le regroupement de la police municipale entre communes géographiquement proches comme c’est déjà le cas, par exemple, à Vineuil et Saint-Gervais-la-Forêt. Par ailleurs, ils aimeraient que les partenariats avec les associations soient renforcés et que la participation citoyenne soit développée et encouragée. Du côté de l’organisation territoriale des forces, les citoyens considèrent qu’un grand nombre de strates administratives compliquent les interventions et que le découpage territorial des zones gendarmerie et police sont parfois difficiles à cerner. « Les appels au numéro d’urgence le 17 sont systématiquement redirigés, selon la localisation vers la gendarmerie ou la police », a rappelé le commissaire Yves Gallot, directeur départemental de la sécurité publique. Concernant des signalements qui sont faits auprès des forces de l’ordre, plusieurs personnes présentes dans la salle ont soulevé le fait qu’ils voudraient avoir un retour. Enfin, par rapport aux technologies, le lieutenant-colonel Guilhem Phocas, commandant du groupement de gendarmerie de Loir-et-Cher, a annoncé qu’une réflexion est en cours sur la possibilité pour la population de prendre rendez-vous en ligne, à l’instar de la plateforme Doctolib pour les rendez-vous médicaux. Par ailleurs, les FSI utilisent de plus en plus les moyens numériques et notamment des smartphones lors de leurs interventions, pour vérifier une plaque d’immatriculation, par exemple. « Policiers et gendarmes sont demandeurs de toujours plus de débit et de couverture réseau car c’est un enjeu d’avenir », souligne le colonel Phocas. Il a également évoqué le fait que d’autres questions, notamment de cybersécurité, se poseront avec l’arrivée des voitures intelligentes, le développement de l’intelligence artificielle, la reconnaissance faciale… « Qu’est-ce que sera la sécurité intérieure dans une espace numérique mondialisé ? », s’interroge le colonel. Le préfet, Yves Rousset transmettra au ministère de l’Intérieur une synthèse de ces réflexions et propositions afin d’alimenter les travaux sur le livre blanc national.
C.C-S.