L’imaginaire fertile de cet « Hugolâtre » comme il aime à se nommer, vient encore de déposer sur l’autel des bons mots et de la littérature un projet original : traduire la vie de Victor Hugo en bande dessinée.
Ce que nous propose le vierzonnais Gilles Magréau, ancien directeur de la salle Mac-Nab, auteur, créateur, écrivain est peu banal et il fallait y songer : la bande dessinée pour vulgariser la littérature ! De décembre 1999 à avril 2000, Gilles Magréau avait écrit sous la forme d’une pièce de théâtre, une vie de Victor Hugo en 1712 alexandrins avec rimes féminines et masculines alternées ( autre originalité pour une pièce de théâtre). Cette œuvre dramatique comporte quatre personnages et peut donc être montée sans gros investissements car étant jouable dans un décor de rideaux noirs avec le seul support d’accessoires indispensables à la vie d’Hugo : écritoire, tribune, table et lit. « La pandémie, le confinement ont certainement eu un effet productif accru chez moi et voilà quelques mois, m’est venu l’idée de proposer à mon ami Bernard Capo, dessinateur reconnu et réputé dans la bande dessinée, d’illustrer ma pièce à la manière dont il avait dessiné « Les Misérables ». Ce projet a provoqué chez lui un grand enthousiasme. Il m’a mis en contact avec un de ses collègues ( Jérôme Lavoine) qui lui apparaissait correspondre le mieux à l’originalité de ma démarche » relate l’audacieux Magréau. Il n’existe pas à l’heure actuelle semble- t-il, de bande dessinée illustrant un texte en alexandrins. C’est donc Jérôme Lavoine, jeune illustrateur de talent (en coopération avec Bernard Capo, fresque sur le mur du siège social Val de Berry à Bourges, toujours très regardée) qui va illustrer les différents tableaux de la pièce.
En partenariat avec l’Éducation nationale ?
Sa manière de dessiner se prête parfaitement à la réalisation de cette BD. « L’année 2020, année de la BD, nous a poussé à créer une collection de bande dessinée littéraire consacrée en la matière au théâtre. Cette collection pourrait être élaborée en partenariat avec l’Éducation Nationale, permettant ainsi une mise en valeur de l’art graphique et du texte poétique à part égale. C’est pourquoi nous devons élaborer un partenariat reliant deux catégories de forces vives ; les unes publiques (Commune de Vierzon, Communauté de communes Vierzon Berry Sologne) ; les autres privées, qui développent leurs activités notamment autour de l’univers de l’éducation et de l’action sociale (Fonds « Crédit Mutuel » , Fondation « Lions Club International » notamment) ». Il est nécessaire de faire mieux connaître l’existence à bien des titres de cet auteur aux multiples visages, né il y aura deux cent vingt ans. Visionnaire en nombreux domaines, le romancier poète a tenu des fonctions littéraires et politiques déterminantes tout au long du XIXe siècle. Tel est l’objet de la pièce « Victor le Magnifique » que collégiens, lycéens, étudiants pourraient donc découvrir par le biais d’un support en constant développement. Enseignants, médiathèques, centres de documentation pourraient eux aussi être des relais déterminants de cette vulgarisation littéraire. Le texte complet de la pièce comprend 1712 vers répartis comme suit : un prologue, douze tableaux, un épilogue. L’ensemble compte les principaux épisodes de la vie de Victor Hugo depuis la naissance de Léopoldine jusqu’à la veille de la mort de l’écrivain. Publier en bande dessinée, c’est élargir considérablement le public qui méconnaît actuellement encore une fois un des écrivains majeurs de la littérature française.
J.F.
Pratique
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