Deux artistes vierzonnais, sculpteur et photographe, exposent leurs œuvres à l’Espace Maurice Rollinat jusqu’au 13 mars.
L’exposition Résonance prend toute sa place dans la galerie de ce bel espace Rollinat inauguré voilà peu et qui déjà séduit par sa programmation et la minutie d’organisation. L’exposition met en évidence le travail de la terre que sait si bien manier Yo en présentant ces travailleurs sans travail, les poings serrés, les femmes courbées vibrantes de terribles combats discordants. L’humain et ses contradictions sont au cœur de son œuvre. Toutes ces souffrances enfouies dans la terre cuite semblent transcendées par ses patines très personnelles : « Ces sculptures sont en terre chamottée cuites au four électrique à 1050°C puis patinées avec des pigments fixés à la cire et parfois enfumées. D’autres sont en grès et cuites au four à bois à 1280°C ». Mais alors, pourquoi ce choix de matériau ? « L’argile et sa symbolique contiennent toutes les formes possibles cachées en moi, elles se libèrent et émergent presque malgré moi. J’aime le contact rassurant et sensuel de la terre qui me met en confiance et pourtant me pousse au-delà de mes limites. Je pense que toute œuvre est une question sans réponse, à la vie à soi-même… ». À côté des personnages de Yo, ou plus exactement en prolongement, s’associent, se lient les photographies de Jacques, prises au détour d’un voyage, d’une balade, de déambulations variées, randonnées… Ces photographies semblent vivre en osmose avec les personnages en terre de Yo : « J’ai exposé une série appelée Correspondances, elle prolonge l’approche privilégiée que j’ai de ses personnages et de leur patine, en liaison avec des ambiances de paysages informels… Depuis, tout naturellement, ces clichés pris dans des lieux dévastés, abandonnés, laissent à voir un après, autre chose, une transformation… Mon bonheur aujourd’hui est d’essayer de mettre en résonance des histoires de passage de mémoire, d’usure, de re-création…Voilà ! la photo est le prolongement de ces moments qui me gardent enfant. Chemineau de la photo, je n’ai rien inventé mais cela me plaît bien… ». À voir sans modération à l’Espace Maurice Rollinat de Vierzon.
Entrée libre jusqu’au 13 mars.