Depuis le 10 septembre, les premières vendanges des vignes de Chambord ont débuté. Elles vont se poursuivre pendant environ deux semaines. Ce cru historique sera vendu en mars 2019 et marquera les 500 ans du château.
C.C-S
Dans le cadre de sa mission de conservatoire du patrimoine et dans un esprit d’éco-responsabilité, le Domaine national de Chambord a planté 12 hectares de vignes biologiques depuis juin 2015 :
4 hectares de cépages rouges (Pinot Noir et Gamay) et 2 hectares de Romorantin. Cependant, elles n’ont pas été épargnées par les aléas climatiques : été 2015 très sec, en 2016, le gel au printemps, les inondations en juin puis la sécheresse et en 2017, encore des gelées tardives. « Cette année 2018 est un peu délicate car même si il y a la quantité, la sécheresse a rendu les raisins petits, on verra ce que ça va donner », constatait Pascal Thévard, directeur des bâtiments et jardins de Chambord et responsable de l’exploitation viticole, lors du premier jour des vendanges. Au lieu-dit « l’Ormetrou », à environ 1 km du château, une douzaine de vendangeurs participe à cette récolte historique. « Il y a des volontaires parmi les agents de Chambord, des bénévoles, des Wwoofers et quelques salariés», précise Pascal Thévard. Ils ont donné les premiers coups de sécateur sous un soleil de plomb mais avec enthousiasme. « Je ne suis pas professionnelle mais c’est une fierté de contribuer à la cueillette de ce raisin, l’ambiance est conviviale et ça me rappelle des souvenirs d’enfance », raconte Sandra. Pour le moment, difficile de connaître la quantité et la qualité du raisin mais les premières bouteilles seront vendues en mars 2019 et formeront la cuvée des 500 ans de Chambord.
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Vignes, aménagements… Le château de Chambord poursuit son développement. Les échafaudages et les pelleteuses ici et là attestent des différents chantiers en cours. L’un d’eux vient de s’achever, celui de la perspective Nord s’étendant sur 4,5 kilomètres aux abords du monument historique, permettant de mieux accueillir les visiteurs. Démolition des sols bitumés sur la route François Ier, ancienne route départementale remplacée par des contre-allées qui reprennent précisément l’alignement des deux plate-bandes des jardins à la française, requalification du fer à cheval pour un usage partagé de ladite allée par les piétons et cyclistes… « Ce projet était nécessaire pour notre château de la Loire basé en Sologne. Il est écologique et esthétique,» a commenté Jean d’Haussonville, directeur du Domaine national. « Là où il y avait du bitume, nous avons remis de l’herbe, nous sommes passés de la voiture à la nature. » Jusqu’en 1999 en effet – et certains s’en souviennent peut-être encore – les véhicules pouvaient circuler tout près du château de Chambord, pour se stationner sur la place du village. Des parkings ont par la suite vu le jour, d’accès gratuit puis payants. « Cela allège l’Etat. Le patrimoine a un coût, » a justifié le directeur. Cette restauration de la perspective Nord n’aura en tout cas pas coûté un euro au pays, l’assureur Axa ayant pécuniairement soutenu ce dossier. Avant une fête, les femmes vont chez le coiffeur ; le château de Chambord, lui, se prépare à offrir un nouveau visage au public en amont de ses 500 bougies qui seront soufflées en 2019.
E.R.