Le carburant se fait de plus en plus cher, au point qu‘on se pose légitimement la question d’une solution alternative à nos déplacements en voiture. Le vélo est évidemment la première à s’imposer, sans doute la plus souple et la plus simple pour tous. Le département du Loiret vient donc d’ouvrir sur Internet une consultation publique, pour savoir comment les citoyens vivent cette situation, et ce qu’ils aimeraient comme alternative pour leur quotidien.
La situation n’est pas nouvelle mais elle devient difficilement supportable. Seul en voiture ?… Pas terrible. Le bus en campagne ?… Pas aux bons horaires. Le covoiturage ? Pourquoi pas… L’autopartage ?… J’y penserai. Reste donc le vélo. Avec son électrification et les aides financières, il n’y a plus beaucoup d’excuses dès lors que les distances sont raisonnables, mais surtout, que les infrastructures sont sécurisées.
Le Conseil départemental du Loiret prend donc le taureau par les cornes, et lance auprès des Loirétains, une étude de mobilité, pour, à terme, déployer des solutions alternatives qui permettront aux usagers d’utiliser un autre moyen de transport que la voiture au quotidien. Cette étude s’inscrit dans le cadre de l’élaboration du Schéma directeur cyclable du Loiret.
« Cette étude doit permettre de faire en préliminaire, un état des lieux du territoire, connaître les pratiques actuelles et identifier les besoins de déplacement quotidien des habitants », explique Hervé Gaurat, conseiller départemental en charge de la mobilité, de la voirie et de l’aménagement du territoire.
Simple et rapide
Sur le site www.loiret.fr/mobilites, les questions sont simples et l’enquête balaye ainsi beaucoup de sujets, avec souvent des questions à tiroirs : « quels transports utilisez-vous le plus fréquemment ? Disposez-vous de moyens de déplacement doux ? À quelle fréquence utilisez-vous le vélo » ? Moins de 10 minutes sont nécessaires pour y répondre. Une carte participative permet aussi de renseigner les avis et remarques de façon localisée et selon différentes thématiques. Pour mettre toutes les chances de son côté, le Département va au-devant des Loirétains pour s’assurer de récolter le plus de retours possible. Des hôtesses seront présentes les samedis après-midis dans les grandes villes du Loiret. Laissez-vous convaincre, un tirage au sort sera effectué parmi les répondants pour gagner un vélo électrique !
L’échelle du département est à l’évidence la bonne ; Hervé Gaurat en est convaincu. « À chaque session, le sujet revient invariablement. Tous les maires veulent leurs pistes cyclables. Mais pas question de travailler chacun dans son coin. Il faut de la cohérence pour éviter les culs-de-sac malheureux et les pistes en doublon. Cela dit, certaines collectivités ont déjà bien avancé sur le sujet ».
Le Département a contribué à créer des aires de covoiturage, comme à Châteauneuf-sur-Loire. Pleine en permanence, elle sera bientôt doublée. Devant ce succès, Hervé Gaurat s’interroge : « pourquoi ne pas y inclure un espace où l’on pourrait aussi laisser son vélo, et ainsi éviter de prendre la voiture en sortant de chez soi ».
Et ensuite ?
À terme, il s’agit de construire un schéma départemental cyclable, et bien sûr, le Loiret participera financièrement aux aménagements, c’est dit ; très certainement aux côtés de la Région d’ailleurs.
« Mais attention, prévient encore Hervé Gaurat, le but n’est pas de faire des kilomètres de bitume en rase-campagne. Il faudra sécuriser ce qui existe déjà, adapter les infrastructures routières pour favoriser les mobilités douces et l’intermodalité, notamment dans les déplacements domicile-travail ». En ville, il serait aussi aisé de réduire la largeur des files automobiles, au profit du vélo, avec l’avantage de faire naturellement réduire la vitesse des autos.
Les pistes cyclables pourraient ainsi être pensées sur les emprises des routes existantes. C’est ce que l’on appelle le nouveau partage !
D’autres sites comme d’anciennes voies ferrées (exemple celle qui reliait Sully à l’étang de Cerdon), feraient de parfaites pistes cyclables sécurisées.
En charge des collèges, le département donnerait aussi la priorité à la sécurisation des pistes d’accès pour ses collégiens.
Ajoutons que la collectivité territoriale pourrait prolonger son action sociale en développant les mobilités solidaires par la mise à disposition de vélos, gratuite ou pas chère, via une association, pour les bénéficiaires du RSA.
Rétroplanning
L’étude n’a démarré que le 10 mai mais a déjà reçu plus de 250 réponses. « C’est dire l’intérêt pour le sujet », se réjouit Hervé Gaurat. À partir de cette enquête, un panel représentatif sera formé avec 50 personnes volontaires. Elles participeront aux conclusions de l’étude. La clôture de l’enquête est prévue le 10 juin. Fin juillet, le cabinet qui travaillera, rendra ses conclusions, ce qui permettra à l’assemblée départementale de valider son schéma directeur en fin d’année, avec le montage du programme pluriannuel d’investissement qui l’accompagnera.
L’étude est accessible sur www.loiret.fr/mobilites
Stéphane de Laage
