Le député du Cher François Cormier-Bouligeon va présenter un texte pour que la chasse, particulièrement en Sologne, revienne à des valeurs plus traditionnelles. Les excès de l’engrillagement des territoires sont notamment visés par la loi en préparation.
Après le député du Loir-et-Cher Guillaume Peltier, c’est au tour des députés des secteurs solognots du Cher et du Loiret, François Cormier-Bouligeon, Nadia Essayan et Richard Ramos de monter au créneau contre l’engrillagement des vastes propriétés qui composent une partie de leur circonscription. Ils ont ainsi rejoint le combat d’associations comme les Amis des chemins de Sologne (ACS) ou encore l’Association des chasseurs et de amis de la Sologne (ACASCE). Ces dernières avaient déjà par le passé alerté sur une prolifération de hautes clôtures et le problème inhérent de la liberté de circulation des animaux.
Depuis une opération de dénonciation médiatique en janvier 2020, François Cormier-Bouligeon et ses deux collègues ont persévéré dans leur volonté légaliste. Dans un premier temps, ils souhaitaient aboutir à trois interdictions, à travers une loi d’initiative populaire : celle de la chasse dans les propriétés closes qui ouvre le droit dérogatoire à la chasse toute l’année, celle de l’agrainage systématique et celle de l’import de gibier. Un an après, le député du Cher confirme que le projet a bien avancé. Le texte élaboré ces derniers mois devrait être présenté prochainement. En décembre dernier il en était au stade de la vérification juridique.
Du côté de l’ACASCE, on soutient largement le texte préparé par le député du Cher, à un détail près. Pour Jean-François Bernardin, le président de l’association, qui défend une éthique de la chasse où « pour être accepté, il faut être acceptable » une partie de la proposition crée cependant problème : celle qui exempte la chasse commerciale du champ de la loi. « C’est un beau combat qui est mené là par le député Cormier-Bouligeon. Mais si ce texte reste en l’état ce serait aller à l’encontre de sa propre volonté. Cette phrase est illogique et ruine son projet initial. » assure-t-il. Il explique ainsi que même si l’exemption ne semble concerner que les sociétés commerciales existantes, les services juridiques des divers propriétaires sont suffisamment compétents pour trouver la faille et créer de nouvelles sociétés où le garde-chasse prendrait le statut de gérant . « Cette phrase donnerait un statut définitif à la chasse en enclos… et ce n’est pas le but !» défend Jean-François Bernardin qui estime que la chasse en enclos est « contradictoire avec la libre circulation des animaux. C’est une caricature de la chasse. On ne tire pas sur les animaux au zoo. Là, c’est pareil. Il faut être clair, il suffit de dire que le gibier est un animal libre. »
De leur côté les défenseurs des clôtures s’appuient sur les problèmes liés à la sécurité routière, où les sans-gènes qui investiraient leurs propriétés. Et si on peut rappeler que c’est la route qui traverse la forêt et non l’inverse, il n’est pas incongru d’envisager un renforcement des sanctions face aux intrusions non désirées …
FS