Alexandre Jardin a mis un point final au congrès national de l’Association des Maires Ruraux au château d’Ars en leur proposant les services de ses Zèbres.
Rien de plus normal, au pays de George Sand , que d’inviter un écrivain à conclure les travaux de l’Association des Maires Ruraux. Alexandre Jardin partage, de plus, avec la Dame de Nohant une inclinaison pour la politique qu’il est venue présenter aux maires ruraux.
Un dernier acte apaisé après l’ouverture mouvementée du samedi à Nohant-Vic. Les salariés de Fenwal, qui avaient appris dans la semaine que 338 emplois allaient disparaître chez le premier employeur de la région de La Châtre, étaient venus faire une haie d’honneur à Sylvia Pinel, ministre de l’égalité des territoires et de la ruralité, qui ouvrait ce congrès.
L’emploi, mais aussi la mutualisation et les transferts de compétences ont occupé les débats, les maires ruraux se dressant vent debout contre les projets de réforme des collectivités territoriales «décidés sans concertation». Ils ont d’ailleurs rédigé «l’ Appel de Nohant» qu’ils sont allés déposer en délégation à l’Assemblée Nationale, le 28 octobre, jour où les députés se saisissaient du sujet.
Les maires ruraux, attachés avant tout à la notion de proximité, lui donnent un contenu bien réel par rapport aux territoires qu’ils gèrent. En circulant dans les différents ateliers, le dimanche matin, Alexandre Jardin a vérifié que les petits maires n’étaient pas différents de ses Zèbres.
Lire et faire lire
Le Zèbre, dans son oeuvre littéraire c’était son père, les Zèbres, selon sa terminologie « Ce sont des faizeux , ceux qui passent à l’acte joyeusement, qui raisonnent en dehors des cadres. Les casse-couilles on ne les prend pas.»
Alexandre Jardin rappelle qu’il est impliqué depuis quinze ans dans le mouvement associatif, mais voici seulement six mois qu’il a décidé de lancer le mouvement bleu blanc zèbre. «En rouge le zèbre évidemment. On ne peut plus rester spectateur comme si on était en temps de paix. Le système politique est bloqué, les gens se réfugient dans l’extrémisme. Nous invitons les citoyens à se prendre en main en leur proposant des actions qui ne pèseront pas sur les finances de la collectivité.»
Pratiquement, ce raisonnement donne «Lire et faire lire». «Ce sont des anciens qui vont dans les écoles pour aider les enfants à lire. Savoir lire, c’est la base de la citoyenneté. Ce qu’aucune réforme ne parviendra à réaliser, mes Zèbres le font tous les jours : 16.000 bénévoles touchent 400.000 enfants. Et que l’on ne vienne pas me dire que le livre coûte cher! Avec «Lire c’est partir» vous pouvez trouver d’excellentes collections de livres de jeunesse pour 80 centimes l’exemplaire !» Encore un coup des Zèbres !
Des initiatives de ce genre Bleu blanc zèbres en a relevé dans tous les domaines : emploi, vie pratique, santé. Sa dernière trouvaille : une mutuelle de très bonne qualité à 47€ par mois. « Ça marche dans le Vaucluse et ça concerne 4.500 personnes.»
Avec les maires ruraux Alexandre Jardin se trouvait effectivement en territoire de faizeux et non pas de diseux, mais son appel ne se limite pas aux «petits maires» puisque le lendemain de cette intervention il était à Bourges pour ouvrir avec le maire, Pascal Blanc, un café Zèbre pour implanter un certain nombre de programmes dont évidemment Lire et faire lire. Pour lancer également un appel des zèbres, une pétition sur Internet. «Il faut que ça vienne du coeur des territoires.» Un pied de nez à tous les centralisateurs.
Pierre Belsoeur