L’auteur, René Pagis est un ancien officier de gendarmerie et un ancien procureur. Alors que son âge lui permettait de couler une retraite tranquille, il a préféré s’engager dans sa commune d’Aurillac en tant qu’adjoint au Maire et il trouve en plus le temps d’écrire. Après deux essais et deux premiers romans, il vient de publier « La Terre de Jeantou », un roman qui résonne avec l’actualité cinématographique au moment de la sortie du film « Au nom de la terre », avec Guillaume Canet. À l’instar du film, le roman de René Pagis porte un regard humain sur l’évolution du monde agricole.
Jeantou est un « vieux gars » de Brousse, un village du Cantal. Des engins de terrassement destinés aux travaux du remembrement débarquent dans le pays. Viscéralement attaché à sa terre, Jeantou va s’élever contre ce projet qui pourrait bouleverser la vie et l’environnement de la commune. Il est soupçonné d’agissements délictueux et s’attire la méfiance des gendarmes et d’une partie de la population, à l’exception de quelques inconditionnels qui prennent sa défense… Jusqu’au drame.
Ce roman ancré dans le terroir dévoile les origines paysannes de l’auteur. René Pagis connaît ce monde-là. Il écrit juste et efficacement. Il ne s’encombrant de descriptions superflues, son style est efficace et limpide.
Le roman de René Pagis est en phase avec l’actualité et la question des ressorts de la souffrance sociale du monde paysan. Il ne manquera pas d’interpeller le jury du Prix Arverne, un prix littéraire destiné à récompenser une publication littéraire qui traite d’un sujet concernant l’Auvergne.
Christophe Matho
La terre de Jeantou, de Borée éditions, 188 pages, 18 €