Un Printemps de Bourges pour les Berrichons


Boris Vedel, le patron du Printemps de Bourges (PdB), part du principe que la plupart des spectateurs vient de la région Centre-Val de Loire, et en majorité du Berry. Dès lors, il souhaiterait que Berruyers et Berrichons s’approprient plus encore ce festival qui est le leur. Expos, concerts gratuits sur 4 scènes, fanfares déambulatoires, conférences, le boss a organisé un programme avec plus de vie en dehors de la zone habituelle du festival berruyer.
Alors que la disparition de Jacques Higelin, emblématique figure du festival printanier, programmé dès 1977, laisse un peu, beaucoup, en tristesse le PdB, Boris Vedel, le directeur général du Printemps de Bourges depuis trois ans, veut casser l’image « nationale » de la manifestation pour lui redonner une âme berruyère. C’est au cours d’une rencontre initiée par le club de la Presse 18 que le jeune patron du 43e Printemps de Bourges a dévoilé son projet d’un PdB plus tourné vers Bourges et ses habitants. Une vision du festival peut-être un peu plus « régionaliste » et qui doit donner la parole aux rues berruyères, sa cathédrale, ses jardins et ses places. « Nous avons voulu aller vers un schéma différent avec un cycle de 3 ans autour d’un nouveau format plus ouvert sur la ville et vers les spectacles gratuits. Nous avons aussi le devoir de continuer à être Festival de référence tout en ayant la volonté de ré-approprier le Printemps à Bourges ».

Le Printemps dans la ville
Une démarche qui s’explique aussi par la structure même du PdB avec ses salles qui ne sont pas extensibles, une programmation plus éclectique, un public large sans réelle spécificité et surtout une appropriation du label Printemps de Bourges par beaucoup de Berrichons. Même pas quinqua et Bourges est devenue LA référence festivalière, LA référence touristique aussi, à l’aune des vins de Sancerre et beaucoup plus que la cathédrale Saint-Etienne pourtant au patrimoine mondial de l’Unesco depuis plus de 25 ans…
La fréquentation, en hausse depuis deux ans, ne pourra pas, dans les conditions du PdB, dépasser son quota actuel soit peu ou prou 80 000 spectateurs. « On ne peut pas abattre les murs du W…  Par contre on peut enrichir les niveaux du Printemps de Bourges, ne plus faire une segmentation par âge, mais répondre plus aux attentes de nos publics ! On ne vient pas au Printemps comme pour un seul concert mais pour une soirée de concerts, voir un concept avec des tarifs en dessous de la moyenne pratiquée généralement. Pour cela nous devons produire des contenus et trouver des financements » assure le patron du festival qui souhaite que le PdB soit « un des derniers lieux où tu peux faire la fête et pas seulement aller à un concert ! ».
C’est d’ailleurs dans cette optique que Berry Province, entre autres, s’est associé au festival pour un Printemps dans la ville. Label culturel fort du Printemps de Bourges, initialement réservé aux bars et restaurants du centre-ville, le Printemps dans la ville prend, cette année, toute sa mesure en s’élargissant à présent à tous les spectacles et animations, toujours plus nombreux, proposés gratuitement dans les espaces du festival et de la ville, hors salles de concerts payantes. On retrouvera ainsi des concerts programmés dans les bars de la ville, des concerts sur les 4 scènes extérieures, des nouvelles Exclamations ! des Instants Musicaux proposés par les élèves du Conservatoire de Bourges, des fanfares déambulatoires, de la programmation du Cinéma Art et Essai de la Maison de la Culture de Bourges ou encore des ateliers et conférences organisés au RIFFX Studio…
Fabrice Simoes