Un “Grand repas” signé Christophe Hay, sous l’œil de Thierry Marx !

Les gourmands et gourmets noteront volontiers cette date sur leur agenda : jeudi 21 octobre. Ce jour-là, professionnels et particuliers sont invités au niveau local à participer et à réaliser un menu unique valorisant les produits du territoire.
L’initiative a poussé en 2016 en Touraine ; une association “Le Grand Repas” est née en 2019 sous l’impulsion du chef d’entreprise Emmanuel Hervé, accompagné d’un duo de cuisiniers de renom (le premier participait au jury de l’émission Top Chef, le second officiait à l’Élysée), Thierry Marx et Guillaume Gomez. Et depuis cinq ans, depuis le Centre-Val de Loire, l’association Le Grand Repas” a essaimé son idée dans une grande partie de l’Hexagone. Les petits plats ont nourri une grande rivière, celle de sensibiliser les citoyens au bien manger et ce, dans toute la France. Grand Paris, Alpes-Maritimes, Charente-Maritime, Marne, Yonne, Provence, Hauts-de-France… Treize territoires au total participent actuellement à cette opération une fois dans l’année (230 000 convives répartis sur 10 territoires en 2019). En 2021, ce fameux repas se déroulera le 21 octobre; cette édition est nationalement parrainée par une femme triplement étoilée, la seule de France, Anne-Sophie Pic. Concrètement, le concept est simple : une fois par an, l’association fédère, sur les territoires participants, les acteurs de la restauration collective et traditionnelle locale, en proposant aux habitants d’un même territoire de partager le même menu, le même jour, élaboré et conçu par une marraine ou un parrain, chef(fe) local(e) à partir de produits locaux et de saison. Le but est de valoriser les valeurs du repas, d’éduquer au goût, de lutter contre la gaspillage alimentaire, de penser circuits courts et santé. De faire comprendre que parfois c’est un peu plus cher à l’achat mais qu’au final, c’est la qualité qui paie.

Champignons de Touraine, sucrine de Berry, moutarde d’Orléans….
Afin de communiquer sur l’évènement vertueux et d’élargir encore le nombre de participants, le chef Thierry Marx était de passage à Tours le 22 septembre, en compagnie d’un autre chef doublement étoilé, originaire du département voisin, le Loir-et-Cher, Christophe Hay (“La Maison d’à côté” à Montlivault, et bientôt « Fleur de Loire en juin 2022 à Blois). C’est ce dernier qui a rédigé le menu du 21 octobre du Centre-Val de Loire en qualité de parrain local. « Pour l’entrée, j’ai choisi une saveur, un souvenir d’enfance : un oeuf de Célestine cocotte, avec des champignons des caves de Touraine et de la noisette,” a énuméré Christophe Hay en visio, depuis sa voiture, en route pour une prestation à Genève. “Pour le plat, ce sera un paleron de boeuf Maine-Anjou confit. Un morceau très moelleux. Avec carotte, orge perlé, jus à la moutarde d’Orléans. Cette moutarde est locale et peu forte, mais mérite le détour. En dessert, du chèvre frais, l’emblématique poire tapée, des chips de panais, de la sucrine du Berry, un crémeux vanille et du muesli de Beauce.” Pour participer, que vous soyez un citoyen particulier ou bien un professionnel (cantine scolaire, hôpital, maison de jeunes, maison de retraite, entreprise, etc.), c’est aisé également : les fiches recettes sont à télécharger sur https://www.legrandrepas.fr ! “On peut tous faire des éléments de langage. Je peux vous parler longuement des circuits courts, être green dans mon discours, mais non, il faut agir plutôt que dire!” a insisté le chef Thierry Marx à Tours. “Dans notre pays, huit millions de personnes ne mangent pas à leur faim. Comme le dit un proverbe africain, «seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Si on veut garder encore longtemps la gastronomie française, ce genre d’évènement est important. C’est parfois long mais il faut trouver des solutions ensemble plutôt que des coupables, car nous sommes sur la même planète ! La gastronomie, ce n’est pas un monde de l’entre-soi et des chefs qui s’auto-congratulent. Non, il faut le faire ! La cuisine, c’est du plaisir, du bien-être, de la santé, sans oublier un impact social et environnemental. Et tous les cuisiniers sont importants. Alors, le 21 octobre est un jour militant à ne pas manquer.” À vos agendas et fourneaux par conséquent !

É. Rencien