GROS SOUS Au conseil municipal, les élus de Blois se sont penchés sur les prémisses du budget 2019 qui subit les incertitudes sur les taxes d’habitation et foncière. Une occasion de mieux saisir les convergences et surtout les différences des groupes de l’assemblée sur fond de critiques de l’opposition.
ARP
Le débat d’orientations budgétaires (DOB) du conseil municipal de ce lundi 26 novembre a levé une partie du voile sur le budget prévisionnel 2019. Le DOB, qui préfigure le vote du budget le 17 décembre prochain, a donné à tous les groupes politiques le temps de longuement s’exprimer. Sur le fond, les contraintes dues à l’encadrement par l’État du taux d’augmentation des dépenses réelles de fonctionnement à 1,12 % soit 69,7 M€, et les incertitudes quant à la compensation de la taxe d’habitation supprimée progressivement jusqu’en 2020 ainsi que la part de la taxe foncière versée par le Département à la ville restreignent les marges de manœuvre de l’exécutif. Des charges à caractères générales (14 M€) en baisse de 2,2 % ; des dépenses de personnel (44 M€) en hausse de 1,4 % ; un endettement de 56 M€ ; un budget d’investissement de 13,4 M€ alors que le maire considère qu’il devrait être porté à 20… « La ville doit s’astreindre à une discipline de gestion plus rigoureuse que l’objectif national d’évolution des dépenses de fonctionnement », peut-on lire sur le rapport soumis au conseil. Pour autant, Marc Gricourt reste volontariste et s’en prend au gouvernement. « Incertitudes et contraintes ne doivent pas avoir raison de notre projet et de nos ambitions », a-t-il martelé. « Le fait de raboter les dépenses de gestion est un système qui connaît ses limites. Nous redoublons d’efforts pour agir en recentrant l’activité de la collectivité sur des missions de service public et l’entretien de notre patrimoine. »
« La démographie, seul levier pour dégager des recettes »
Un discours qui n’a nullement convaincu l’opposition. « Nous subissons les événements sans pouvoir les maîtriser avec le risque de voir se dégrader le niveau de services rendus à la population » alerte Michel Chassier (Rassemblement national). « Alors que les dépenses progressent plus vite que les recettes, l’investissement devient la variable d’ajustement. C’est parce qu’on le réduit de moitié que la dette repasse sous les 10 ans. Il est dommage que ce rapport ne cible pas les postes budgétaires où nous pourrions avoir une véritable marge de manœuvre. » Selon Jacques Chauvin (Les Républicains) « le seul levier pour dégager les recettes supplémentaires indispensables est celui de la démographie, au travers notamment d’une offre nouvelle de logements ». Rappelons que dans sa « lettre de cadrage » des dépenses de fonctionnement, le préfet pointe que Blois a connu, entre le 1er janvier 2013 et le 1er janvier 2018, une perte de population de 0,42 % alors que la moyenne nationale pour la même période est en augmentation de 0,48 %. Et à M. Chauvin de poursuivre : « Une hausse des recettes sans toucher les taux d’imposition est nécessaire alors que des perspectives inquiétantes pointent à l’horizon 2024. Car, nous assistons à la baisse inexorable de notre épargne et l’amenuisement de nos marges financières. Ces orientations budgétaires confirment que nous sommes pris entre le marteau, à savoir la maîtrise des dépenses, et l’enclume, c’est-à-dire les attentes de nos concitoyens. »
Pas de hausse d’impôts
Seule expression dissonante, celle d’Yves Olivier. L’élu MRC s’en est pris au gouvernement qu’il juge responsable de tous les maux sans pour autant énumérer les effets concrets que ces décisions auraient pour les Blésois. Face à cette réaction éminemment politique, Louis Buteau (LREM) demande lui à ce que « chacun sorte des postures ». L’ex-adjoint PS au commerce estime que « les difficultés à boucler le budget et à dégager des perspectives permettant d’investir tiennent plus aux fragilités de la collectivité qu’aux mesures prises par l’actuel gouvernement ». En effet, outre le maintien des dotations de l’État, le programme pluriannuel d’investissement de la majorité sera soutenu par l’Action cœur de ville. Celle-ci a été mise en place par le gouvernement d’Édouard Philippe au printemps dernier pour revitaliser les centres des villes moyennes. Blois bénéficiera de 6,2 M€ de crédits déployés de 2019 à 2024. Cela portera les investissements de la ville à 67,1 M€ pour les six années à venir, soit entre environ 12 M€ par an. Et comme selon le maire « il ne saurait être question de toucher à la fiscalité », c’est le recours à l’emprunt qui servira de variable de bouclage à ce scénario prospectif.
Et aussi… ▶
• Stabilité des prix de l’eau. Après une baisse de 30 % en 2018, la part communale du prix de l’eau potable restera stable en 2019.
• Un budget annexe pour le château recouvrira désormais les dépenses et les recettes du château, du son et lumière, de la boutique et du service ville d’art et d’histoire. La création de ce budget annexe apportera une meilleure lisibilité en matière de gestion et de prospective.
• ZAC Croix-Chevalier. Engagée en 2000, la concession d’aménagement de la ZAC Croix-Chevalier va être clôturée avec 25,6 M€ de dépenses.
• Concession Saint-Vincent – gare. Le montant total prévisionnel des dépenses est évalué à 68,6 M€. La participation de la Ville de Blois, à des fins d’aménagements publics, est revue à la hausse, passant de 43,5 M€ à 45,5 M€. La concession englobe le projet commercial du Carré – Saint-Vincent dont la livraison des bâtiments est prévue pour la fin 2022.
• Stationnement. La SPL Stationeo enregistre une baisse de son chiffre d’affaires de 0,7 %, s’établissant à 1,4 M€. Concernant le stationnement en surface, le rapport d’activités 2017 met en lumière une baisse du nombre de tickets aux horodateurs, mais une augmentation des recettes de 0,5 %. Dans les parkings souterrains, la fréquentation baisse de 3,56 % et les recettes diminuent de 1,5 %. L’aire des camping-cars a accueilli 4,1 % de véhicules supplémentaires.