C’est en Italie que Julian Alaphilippe a remporté le titre de champion du monde de cyclisme sur route. Après avoir échoué en plusieurs occasions sur cette course d’un jour, le natif de Saint-Amand-Montrond avait fixé l’objectif de cette année 2020 si particulière. Désormais, le Berrichon n’est plus seulement le n°1, il est champion du monde.
L’an passé, Julian Alaphillippe avait obtenu le titre officieux de n°1 du cyclisme mondial conquise par la grâce de 12 victoires, dont plusieurs « monuments », et une palanquée – unité de mesure imprécise mais qui veux dire beaucoup- de podiums tout au long de la saison. Une place qui est plus honorifique que pour les courses d’un jour ; il manquait encore la plus belle des victoires, celle sur un championnat du monde. C’est chose faite depuis quelques jours. En ce dimanche 27 septembre, dans la ligne droite du circuit d’Imola, en Italie, le saint-amandois a fait mieux que le Vierzonnais Georges Meunier, 2e et 3e lors de championnats du monde (1956-1957) mais c’était en cyclo-cross, une discipline où le petit Julian excellait à ses débuts et où il a même été titré champion de France en 2012 sous les couleurs de l’Armée de terre. Sur le Tour de France, l’an passé, avec son maillot jaune porté 14 jours, il avait déjà fait mieux que Jean Graczyk, le gars de Neuvy-sur-Barangeon et ses 2 maillots verts emmenés jusqu’à Paris cependant.
Si le coureur de l’équipe Deceuninck-Quick Step a peiné à démarrer son compteur de victoire cette saison, c’était lors de la 2e étape du Tour de France de cet automne, c’est aussi que la programmation physique n’était pas celle prévue pour un grand tour mais pour le grand jour… Un maillot jaune pris, et perdu rapidement pour un bidon dans une mauvaise zone, a permis de valider certains schémas de course mis en place en accord avec son cousin d’entraîneur, saint-amandois lui aussi, Franck Alaphilippe. L’un sans l’autre, quand on parle vélo, c’est compliqué. Le cousin entraîne Julian depuis qu’il a 15 ans. Dès lors, les points forts, les points faibles de son poulain, il les connaît parfaitement.
Pourtant, après le début de saison, beaucoup pensaient que le cycliste berrichon était en retrait par rapport à la saison passée. Que nenni, il était en préparation ciblée. Exploser sur les derniers contre-forts des Strade Bianche n’était probablement pas prévu, tout comme le manque de punch dans le final de Milan-San Rémo, mais il était établi que l’Italie pouvait être un beau pays pour revêtir un maillot arc-en-ciel… Quelques échappées plus ou moins ratées sur le Tour, quelques places d’honneur aussi, quelques jours sans pression et il ne restait plus qu’à remporter ce titre qu’aucun Berrichon n’avait obtenu, semble-t-il, jusqu’alors sur route et dans une course en ligne.
Il ne manque plus que de voir le maillot mondial si caractéristique sur les épaules de Julian Alaphilippe dans le Berry, au cours de la saison prochaine, et la boucle sera bouclée.
Boucle, vous avez dit boucle… et si la Grande Boucle passait chez nous en 2021 ?
F.S.