Trois candidats dans le sens de la marche


Après quelques couacs et lenteurs, les noms et les visages des prétendants au titre législatif ont été dévoilés mercredi 16 mai. La campagne peut enfin commencer.

(*) Suppléants : Jean-Michel Dezelu, maire de Souesmes, pour Jean-Luc Brault ; Jean-Pierre Mahaudeau, maire de Lignières, pour Marlène Martin. Enfin, Stéphane Baudu, maire de la Chaussée Saint-Victor, fera campagne aux côtés de Marc Fesneau. Le renouvellement, encore une fois, hein …

Marc Fesneau, maire de Marchenoir, président de la communauté de communes Beauce-Val de Loire et secrétaire général du Modem, sur la première circonscription (Blois, Montrichard, etc.) ; le maire de Contres, Jean-Luc Brault, président de la Communauté de communes Val de Cher Controis sur la deuxième (Sologne et Vallée du Cher) ; Marlène Martin, première adjointe au maire à Villiers-sur-le-Loir sur la troisième (Vendômois) (*). Fin du suspense qui aura tenu en haleine la presse locale depuis ces dernières semaines. Dans ce casting loir-et-chérien de « la République en marche ». Jean-Luc Brault a fini par se décider. Une page Facebook ainsi qu’un compte Twitter ont été ouverts dans la soirée du mardi 16 mai, alors même que ce jour-là, à midi, l’élu de la vallée du Cher exprimait encore une indécision qui cachait tout de même une envie forte de monter sur le ring. « Je n’avais rien dit jusqu’ici car je n’avais pas mon suppléant. Maintenant, c’est le cas. Et je serai au deuxième tour ! Je reprends la formule d’Emmanuel Macron que je soutiens depuis le début : soyons debout, marchons, travaillons, restons actifs sans jamais nous asseoir.»

Espoir fondé ?

Trois parcours, trois personnalités. Alors, maintenant que les cartes sont posées sur la table, trio d’as lors du scrutin des 11 et 18 juin ? Les candidats ainsi réunis ne cachent pas leur ambition commune d’une même voix concordante. « Nous espérons aller jusqu’à la victoire. Les clivages droite-gauche doivent disparaître, les gens sont mûrs pour ce bouleversement. Le but est de donner une majorité au Président de la République Emmanuel Macron et de prolonger le plaisir ressenti lors de la séquence électorale présidentielle. À nous de faire perdurer cet espoir du 7 mai.» Oui, d’accord mais quitte à lourdement insister, pourquoi donc les marcheurs plus que d’autres créeraient-ils davantage la différence ? Inutile de rappeler le vote progressant en faveur du Front National, ainsi que les maints bulletins blancs glissés dans les enveloppes dans l’isoloir au moment de l’élection présidentielle. Les candidats vantent les mérites d’un melting pot signé Emmanuel Macron. «Il a su réunir les talents de tous bords. Encore une fois, il y a cet espoir d’une France et d’un monde nouveaux. Trouver un emploi aux jeunes, les chantiers de l’école et de l’agriculture… Notre programme s’est construit sur le terrain et nous n’allons pas le changer en cours de route. C’est aussi une question de moralisation de la vie politique. Nous ne sommes pas des politiques nomades… Il existe ce sentiment de normes à outrances et de blocages, la France est en grande difficulté financières mais avec cet esprit d’ouverture qui s’amorce, nous pourrons remodeler les lois. » Sous des vents présentés comme favorables par Marc Fesneau, Jean-Luc Brault et Marlène Martin, il ne faudra néanmoins pas rater cette haute marche et éviter le coup d’épée dans l’eau…

Émilie Rencien


En bref : Les trois insoumis en ordre de bataille

Kenza Belliard (Blois), Yvon Chéry (Romorantin) et Cécile Rivière (Vendôme) ont déposé leurs candidatures aux législatives ce lundi matin en préfecture. C’est le formidable élan en faveur de Jean-Luc Mélenchon qui les porte. « Nous sommes prêts à gagner ! »  Le message a le mérite d’être clair. Kenza Belliard, salariée dans la vie, aux côtés de l’artisan charpentier Jérémie Fassot, a insisté sur le fait que « les électeurs qui ont voté Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle peuvent se remobiliser pour les législatives. Nous défendons le même programme que nous avons conservé à la virgule près, nous n’avions rien changé d’un iota et nous conservons note cohérence, nous défendons toujours un avenir en commun face à un ancien système dont les gens ne veulent plus…  Les gens en ont juste marre et nous entendons cette colère froide. Nous souhaitons donner à cette révolte populaire une issue positive. Notre France, la belle, la rebelle, l’insoumise !». Son de cloche identiquement engagé pour Yvon Chéry, professeur de philosophie au lycée Claude-de-France à Romorantin. Je terminerai pour ma part la campagne à Romorantin le 9 juin avec un apéro citoyen au numéro 27 de la rue du Grand-Vauvert.

Pendant ce temps-là, des phrases assassines
et ça dézingue !

En guise de comité de bienvenue, l’ancienne secrétaire d’État Rama Yade, candidate sur la première circonscription de Loir-et-Cher qui ose aux côtés de sa suppléante, la blésoise Christelle Ferré, ne cesse d’alimenter les conversations, en particulier sur les réseaux sociaux sur lesquels certains « LR » fustigent la méthode des deux femmes, rapportant de violentes paroles qui auraient été tenues par les intéressées le soir présidentiel du 7 mai . Volontairement, nous ne reproduirons pas les propos lus en ligne pour ne pas attiser davantage les braises. Facebook n’est pas une source sûre… Christine Jagueneau, référente départementale de « la République en marche », enfonce toutefois à son tour le clou en tenant à infirmer les propos confiés à nos confrères du pure-player Mag’Centre le 16 mai, faisant état de sollicitations. «Rama Yade n’a jamais été contactée par l’un de nos comités, aucun ne l’a fait ! » a démenti Christine Jagueneau.  « Par contre, elle, elle nous a interpellé, jeudi 4 mai à la gare de Blois puis samedi 6 mai dans l’après-midi. Nous l’avons invitée à suivre la procédure, elle a refusé. C’est une opportuniste, spécialiste des parachutages ! Elle essaie d’attraper tous les wagons en marche ! »  Quand nous l’avons interrogée à ce sujet précis, Rama Yade, pour sa part, dément également le démenti et maintient sa première version, à savoir que ce sont les marcheurs qui sont venus à sa rencontre…. « J’ai mon propre mouvement, la France qui ose, de toute façon, je vous rappelle ! » répondra l’intéressée. Le serpent qui se mord la queue en bref, et qui dit vrai en fait ? Le jeu des faux-semblants politiques perdure. Le président du Conseil départemental de Loir-et-Cher, candidat sur la troisième circonscription, n’échappe pas non plus aux railleries. La dernière en date prédit que « sur le Vendômois, Maurice Leroy va beaucoup transpirer ! » Ceci étant énuméré, force est de constater que les formules torpillantes sont lancées de façon rapprochée en ce mois de mai, pour tenter de couler le bateau du voisin en train de s’amarrer. Si le renouveau est promis sur le papier, l’ancien système semble encore bien vivant dans les invectives et les stratégies. Peut-être à une différence notable : des volontés de nuire s’expriment de plus en plus sur la Toile, cachées derrière l’anonymat de l’écran, profitant de quelques clics pour ouvrir des pétitions douteuses en ligne. Ambiance…

É.R.