Randonnée pédestre- Le CERFA 15825 fait des siennes
On pourrait croire que l’on entre dans la maison des fous des Douze travaux d’Astérix. Là, on ne demande pas le laissez-passer A38 mais simplement de signer le dernier volet du CERFA 15825 01. Un document qui devait apporter un peu de soutien aux bénévoles qui organisent par monts et par vaux randonnées pédestres, cyclistes, courses à pied hors stade ou autres courses cyclistes.
Dans un souci de simplification, l’administration a planché sur le sujet des manifestations sportives, avec ou sans classement, de plus de cent participants ou de moins, et s’est fendue de nouveaux modèles de déclaration de manifestation. Au premier abord, la chose est plutôt positive. Au deuxième regard, on s’aperçoit que plusieurs mesures sont venues s’ajouter aux directives précédentes. Toutes correspondent à la pratique sportive mais ne prennent pas forcément en compte l’aspect ludique de certaines pratiques. Ces mesures n’impactent pas encore les participants mais peuvent fortement modifier les comportements des organisateurs. A l’avant dernière page du CERFA incriminé, par exemple, l’organisateur s’engage, pour une randonnée pédestre, à « s’assurer que les participants sont reconnus aptes physiquement et que les mineurs sont, en outre, munis d’une autorisation écrite des parents ou des tuteurs légaux, ou d’une licence sportive. » Cela part d’un bon principe, d’autant que le problème d’aptitude ne concerne que les non-licenciés à la Fédération Française de Randonnée Pédestre (FFRP) puisque ses adhérents doivent passer par une visite médicale qui fait foi. Par contre comment vérifier l’état de santé des non-licenciés si ce n’est en demandant la présentation d’un certificat médical, ou en mettant à disposition, sur l’aire d’inscription, une rangée de cabinets médicaux. Des démarches qui induisent outre du personnel plus important mais surtout que chacun soit réellement informé de ces nouvelles dispositions, comme cela avait été le cas voilà plusieurs années pour la course à pied.
Pour ces autres participants, et pour être certain de faire bien les choses, un organisateur potentiel a donc contacté la sous-préfecture de Romorantin pour connaitre la marche à suivre … La docte administration lui a répondu « que la responsabilité était celle de l’organisateur … si vous ne voulez pas la prendre, il ne faut pas organiser ! Le mieux c‘est de demander à la hiérarchie » Ce qui n’avait rien à voir avec la question.
Du côté de la FFRP, on ne donne pas de conseil même si on considère que le paragraphe cité dans le document officiel ne correspond absolument pas à la discipline. Certains organisateurs ont, par exemple, décidé de signer la déclaration demandée mais en supprimant le fameux paragraphe. D’autres envisagent d’organiser sans signer cette partie du document … Toujours est-il que, pour l’heure, le flou est le plus total. D’autant que, finalement, ce n’est qu’une déclaration et non une demande d’autorisation. Comme quoi la simplification administrative ce n’est pas si simple que ça.
Francis Smith
* Les colonnes du Petit Berrichon sont ouvertes aux organisateurs de randonnées pédestres afin qu’il donnent leurs avis et expliquent comment ils ont géré l’application de ce document.