Le Spacetrain est le projet de monorail qui prend la suite de l’Aérotrain, développé dans les années 60 par Jean Bertin. Alors que les ingénieurs travaillent aux technologies innovantes, on voudrait que cela aille plus vite, que la navette soit déjà sur son rail et que le procédé se duplique partout en France. Mais un projet industriel de cette envergure ne se dessine pas aussi simplement, surtout quand l’administration s’en mêle !
Alors que la Région Centre-Val de Loire a apporté son soutien à Spacetrain, que le préfet de Région en a pris connaissance avec le même enthousiasme, il reste pourtant quelques points à gérer. Notamment obtenir la propriété ou du moins le droit d’utiliser l’ancien rail de béton construit par Bertin. La demande semble loquée sur le bureau des Domaines (actuel propriétaire), donc du ministère des finances à Bercy.
Il y a quelques mois, Émeuric Gleizes, le fondateur et dirigeant de Spacetrain expliquait clairement que si l’administration française n’était pas assez réactive, il pourrait être tenter de répondre aux appels de pays étrangers qui s’intéressent au projet. En fait, Émeuric Gleizes se montre plutôt patient, et ce, pour deux raisons.
D’abord pour son attachement à la région qui selon lui est un terrain idéal pour le développement des technologies auxquelles il s’est attelé. Ensuite, parce que le Spacetrain est la concentration de trois projets techniques que ses ingénieurs mènent de front : les coussins d’air, la pile à combustible et le moteur à induction linéaire.
Alors dans l’attente des autorisations, c’est un rail nouveau, à taille réduite, que l’entreprise va prochainement construire, pour tester la prochaine maquette qui devrait bientôt voir le jour. « Pour cela, tout est prêt, assure Émeuric Gleizes, ce n’est plus qu’une question d’argent ».
Alors si la France veut garder ce projet innovant, il serait bon que les financeurs et l’État se mettent en ordre de marche. Sinon, gare au déraillement !
Stéphane de Laage