Eugène Labiche n’est pas le seul habitant de Souvigny à être passé à la postérité. Le village a aussi abrité celui qu’on surnommait « l’oeil du cinéma français » et rendu célèbre par son portrait de Jean-Luc Godard, le photographe Philippe René Doumic (1927-2013).
Cette personnalité acquit en 1957 une maison de village à Souvigny-en-Sologne, tout d’abord comme résidence secondaire, puis pour y vivre lors de sa retraite. Petit-fils de l’académicien René Doumic, Philippe René Doumic est embauché dans les années soixante par Unifrance Film et réalise plus de 20 000 portraits du cinéma français de l’époque, actrices et acteurs comme Brigitte Bardot et Alain Delon, et cinéastes : Jean-Luc Godard, François Truffaut… Tous pris sur le vif, à l’opposé des portraits conventionnels qu’on avait coutume de voir à l’époque. Plus tard, dans les années soixante-dix, Philippe René Doumic devient reporter photographe, notamment pour le magazine féminin Femme Actuelle. Pour faire revivre l’œuvre de celui que l’on pourrait considérer comme un précurseur dans le domaine de la photographie, sa fille Laurence Doumic-Leroux a réalisé avec Sébastien Cauchonun, un documentaire « Sous son regard l’étincelle », où la carrière du photographe est évoquée à travers des archives parfois inédites et des témoignages, et la maison de Souvigny tient sa place à côté de lieux plus prestigieux à Paris, New-York et Hollywood.
Rendez-vous le 22 octobre
Présenté lors du festival international du film de la Rochelle, « Sous son regard l’étincelle » sera projeté le 22 octobre à l’espace Eugène Labiche de Souvigny-en-Sologne. La projection sera suivie de la signature du livre « Philippe R Doumic, l’oeil du cinéma » « Après la disparition de mon père, j’ai souhaité lui rendre hommage en mettant son œuvre en lumière, via des expositions, la réalisation d’un documentaire et la sortie d’un livre, indique Laurence Doumic. Souvigny fait partie de l’histoire de mon père et de ma famille. En 1957, alors que mes parents passaient dans le village en voiture, ma mère eut le coup de foudre pour une maison de village qui n’était pas à vendre…Mes parents y vécurent une partie de leur vie dans ce qui devint notre maison de famille. Mon père était très attaché au village et à ses habitants dont il prit certains en photo. Les anciens du village se souviennent encore de lui. Sa vie en Sologne était plus importante que celle qu’il avait à Paris. Il m’a transmis cet amour de la Sologne que j’ai moi-même transmis à mes enfants. Mon fils habite actuellement à Souvigny. Je garde d’excellents souvenirs d’enfance de la Sologne où j’étais plus heureuse qu’à Paris. C’est pour cette raison que j’ai souhaité organiser cette projection au cœur du village qu’il affectionnait, afin que les gens qui ont connu mon père puissent voir ce film où l’on retrouve des photos d’habitants du village qu’il a réalisées. »
F. M.
Le 22 octobre à partir de 20 heures à l’espace Eugène Labiche.