AMBIANCE La cinquième édition de la Fête de la Violette organisée par les Républicains sous l’impulsion du député Guillaume Peltier a eu lieu le 22 septembre à la ferme de Maisonnette.
F.M.
Pour la deuxième année consécutive, l’ambiance champêtre était au rendez vous de la fête de la droite avec stands de produits locaux et bottes de foin et de paille comme décor des discours.
Devant plusieurs centaines de militants brandissant bon nombre de drapeaux français, Jean Léonetti, vice-président des Républicains qui a été présenté par Guillaume Peltier comme étant celui qui « a réussi la rare performance d’avoir fait voter une loi à l’unanimité à l’Assemblée nationale, preuve que la droite française peut rassembler ses compatriotes. » a indiqué que la droite « n’est pas guérie mais n’est pas morte » avant de confirmer son soutien pour Laurent Wauquier : « Nous sommes différents mais avons le même idéal » et de préciser que la droite unie doit se mettre au travail : « Il faut faire un nouveau projet pour la droite en ne laissant pas les questions environnementales à la gauche et aux verts. Nous avons la lourde responsabilité de porter un projet d’alternance au moment où le gouvernement faillit. La France est grande car elle porte des valeurs universelles : égalité qui nous vient de la Grèce antique, la fraternité, valeur chrétienne et la liberté que nous a appris le Siècle des Lumières. »
Angélique Delahaye a ensuite pris la parole en rappelant que l’Europe « doit respecter le choix des peuples. L’Europe qui ne peut être une option doit être ouverte et respecter les différentes cultures. »
Dans un discours très applaudi, Guillaume Peltier prend ensuite la parole remettant le travail au cœur du débat prônant la baisse des dépenses publiques et des charges pour les entreprises, tout en dénonçant l’assistanat « Le travail est la valeur centrale de l’économie française. La loi de l’effort doit l’emporte sur la loi du plus fort. Nous devons défendre la France du travail et mettre la France au travail. » et de citer la fable de Jean de La Fontaine, le Laboureur et ses enfants. »Le travail est un trésor. » Lucide, le député précise que « la droite est convalescente mais tient debout. Elle doit redevenir crédible en gagnant la bataille des idées. Je plaide pour une droite nouvelle très forte sur les questions régaliennes mais surtout beaucoup plus juste sur les questions économique set sociales, afin qu’elle redevienne ce grand mouvement populaire du rêve de l’ascension sociale. » avant de faire référence au gouvernement actuel : Gérard Collomb, « plus décorateur d’intérieur que ministre de l’Intérieur » et Emmanuel Macron qui « est une pièce de théâtre à lui tout seul et ayant réussi une prouesse rare et inattendue, être en septembre 2018 plus impopulaire que François Hollande. »
Pour Damien Abad, député de l’Ain et troisième vice-président des Républicains, la droite ne doit restée unie « le collectif doit l’emporter sur la somme des individus. Nous devons retrouver le chemin des responsabilités et travailler afin de trouver des idées nouvelles pour avoir l’audace de reconquérir le cœur des Français. »
POINT DE VUE ▶ Feu de paille ?
La France demeure un pays de traditions. Si, à gauche, pendant la période du brame, les élus régionaux socialistes «vont bien et se frottent » (en tout bien tout honneur, cf. le petit Blaisois du 17 septembre, https://www.le-petit-blaisois.fr/), à droite, avant l’ouverture de la chasse, on profite de la saison des violettes. Les Républicains (LR) et autres aficionados de la droite forte s’adonnent à la cueillette des voix chaque fin d’été. Forte… Ou « convalescente », dixit les LR. Force est d’ailleurs de constater, juchée sur nos escarpins, à contre-courant, au milieu des bottes de paille piquées de drapeaux français, que depuis la première édition de la fête de la violette en Sologne, au départ en 2013 dans les murs du centre Vacanciel de la Ferté-Imbault et depuis 2017 dans la ferme équestre de Maisonnette à Souvigny-en-Sologne, la « party » semble prendre l’eau. Samedi 22 septembre, le ciel frisquet a lui-même pleuré des gouttes de pluie, et pourtant, le PS et François Hollande n’étaient pas dans les parages… Nicolas Sarkozy n’est plus vraiment, Laurent Wauquiez n’y est pas encore, les petits choux à la crème bleu-blanc-rouge ont cédé la place aux tartelettes aux pommes et à la paëlla, beaucoup de cheveux blancs et une poignée de participants (700 inscrits selon les organisateurs lors cette édition 2018, à peine dix journalistes locaux et nationaux). Face à ce déluge, le député de la dexuième circonscription de Loir-et-Cher, Guillaume Peltier, torpille le président de la République et pagaie vers son arche de Noé, estampillée nouvelle droite. En opposition, évidemment, au « nouveau monde artificiel de Macron, » selon Jean Leonetti, ancien ministre spécialiste des questions sur la fin de vie et actuel maire d’Antibes, invité samedi 22 septembre à Souvigny. La paille et la poutre ? En attendant l’escompté sursaut, la fête de la violette aura permis de feuilleter l’album de famille, à la campagne. Au fil des pages tournées, ont été égrénés le bon temps sarkomaniaque, les mots d’antan des ancêtres de Gaulle et Jacques Chirac, les poèmes de Jean de La Fontaine et René Char, et en filigrane, on percevait presque un air … de Karl Marx. « Je ne crois pas à la lutte des classes, » aura rassuré Guillaume Peltier. Le tout saupoudré d’histoires de laboureur, de déserteurs, de frondeurs, et même de ministre décorateur de l’Intérieur…. Aussi, agrémenté d’un peu d’amour dans ce monde de brutes. « On l’aime beaucoup Guillaume . Je suis sensible à son charme, » a publiquement confié la député européenne Angélique Delahaye, en Sologne. « Merci pour tes mots, j’ai bien compris.» Céline Dion maintenant? « J’ai bien compris tous les mots, j’ai bien compris merci. Raisonnable et nouveau, c’est ainsi par ici, que les choses ont changé, que les fleurs ont fané, (b)la(b)la(b)la… » La tête dans les nuages assombris, revenons les pieds sur la terre de Sologne. Travail, travailleurs, travaillez. En traversant le champ de violettes ? Guillaume Peltier l’aura harangué. Penser travail, manger travail, dormer travail. « Par le travail, nous allons tout retrouver, » a-t-il insisté.
« Je ne suis ni libéral, ni social libéral, je suis travailliste. Je veux remettre l’église au cœur du village et la France au travail ! » « Macron, l’arnaqueur en chef techno-bobo», dixit les LR, et Peltier, l’attrape-rêves métro-boulot-dodo ? Remède de canasson ? Dans le pré d’à côté, justement, le henissement d’un équidé en écho. « Il est d’accord, » d’après le député de l’Ain, Damien Abad, également convié à la réunion annuelle politico-rurale. Ou pas ? L’an dernier, c’était un chien dans une poussette qui entrecoupait les discours. La vérité sortirait-elle de la bouche des animaux, façon George Orwell ? Quoiqu’il en soit, les échéances électorales (européennes, municipales et départementales) à venir dans le viseur, entre deux gouttes de pluie à Souvigny, la droite forte aura fermement affirmé vouloir « remonter sur le cheval pour redevenir audible, crédible, sur le chemin des idées ». Pour éviter d’être d’une discrétion… de violette ?
Emilie Rencien