On croyait l’affaire classée mais non, le feuilleton se poursuit entre Jeanny Lorgeoux et le PS 41, les uns n’en finissent plus d’étriller les autres. Épisode 2.
Mardi 10 octobre, une interview du maire de Romorantin, ancien sénateur, Jeanny Lorgeoux, parue dans les colonnes de nos confrères de la Nouvelle République, a mis à nouveau le feu aux poudres. Les propos de l’édile solognot, qui avait choisi de se présenter à l’élection sénatoriales du 24 septembre sous l’étiquette « majorité présidentielle », évoquent une « double vengeance ». Ni une ni deux, après lecture, les commentaires assassins sont rapidement allés bon train sur les réseaux sociaux. Petit détail qui compte, le maire de Romorantin est « aveugle » quant à ses véhémentes réactions en ligne car il ne possède pas de compte Facebook. Certains socialistes s’en sont en tout cas donc donné à cœur joie, traitant derrière leur clavier l’intéressé de « fou », « ridicule », « pathétique », et nous passerons sur le reste encore moins sympathique. Frédéric Orain, premier secrétaire fédéral du PS 41, a une énième fois publié un communiqué en ligne, où il est écrit, nous citons : «Si vengeance il y a Jeanny peut peut-être la chercher chez ses nouveaux amis LREM. Pourquoi sur les deux candidats d’une même liste une est élue au premier tour et l’autre éliminé ? Où sont passées les voix manquantes LREM (La République en Marche) ? (…) Étonnant d’inverser les choses à ce point. Qui peut encore croire que Macron a un quelconque rapport avec une politique de gauche ? N’y a-t-il pas compromission à soutenir l’insoutenable ? Qui fait preuve d’ambition personnelle dans cette histoire ? On passe au registre de la menace. La blessure d’orgueil fait a priori perdre le sang-froid au maire de Romorantin. (…) Avoir promis des postes à foison à de multiples grands électeurs pour obtenir des voix et se représenter ensuite. Qui parlait de magouille déjà ?» Ambiance…
En vrai, ça va s’arrêter quand ?
Ah, le Sénat ! Il faut dire que Jeanny Lorgeoux n’y est pas allé non plus de main morte dans la NR, nous citons encore : « J’ai fait l’objet d’une double vengeance. La vengeance de M. Leroy, qui se comprend parce que je l’avais battu il y a six ans, qui a tout fait, je le sais, souterrainement, pour me faire battre. Mais je ne lui en veux pas parce que ça fait partie de l’ordre des choses, c’est un adversaire. Et puis j’ai fait l’objet d’une vengeance de mon camp qui m’a fait très mal, puisqu’elle était dissimulée, préméditée. (…) Tout ça a été une exécution préméditée. Mais j’ai observé dans l’histoire que les exécuteurs finissaient toujours sur l’échafaud. » L’automne est décidément chaud … et ce n’est pas du seul fait du réchauffement climatique. Si Maurice Leroy est resté silencieux, le maire de Blois, Marc Gricourt, se sera au début contenté d’un discret « like » sur la publication Facebook de l’un des adjoints, avant de réagir publiquement via un communiqué de presse mercredi 11 octobre où il déclare notamment : «Promettre l’échafaud à un collègue maire quand on a soutenu le président Mitterrand et le sénateur ancien Garde des Sceaux Badinter révèle une amertume qui se transforme en aigreur et le besoin de trouver des boucs émissaires qui sont toujours plus faciles à désigner qu’un long travail d’introspection sur les causes de sa défaite. (…) Les votes ont eu lieu en cohérence, les candidats de gauche se sont rapprochés au second tour avec le retrait de M. Delaporte. (…) M. Lorgeoux considérait donc représenter les socialistes, les communistes, enfin tout le monde ? Et cela aurait justifié un renoncement de tous à concourir sous leur étiquette ? Etrange conception de la démocratie, mais c’est peut-être cela le nouveau monde… » Bien, bien. Nous, en fait, on se demande face à ce déchaînement et ce crêpage de chignons interposés : il serait peut-être temps de passer à autre chose, non ? Car à force de surenchérir, l’histoire en devient pitoyable en effet. Ce qui est fait est fait ! Et le citoyen lambda a sans doute d’autres préoccupations. Ces échanges virtuels peu cordiaux nous rappellent il y a quelques mois les phrases vives entre le député Maurice Leroy et la LREM Christine Jagueneau sur la page Facebook (de la journaliste qui signe ce papier), après les législatives… Le changement, le renouveau, tous ces beaux concepts, ce n’est visiblement pas encore gagné. Loin de ces turpitudes loir-et-chériennes, la vie s’écoule paisiblement au palais du Luxembourg pour le sénateur Jean-Marie Janssens qui donne des nouvelles lui aussi via les réseaux sociaux depuis Paris, en postant des images, comme la dernière en date, à savoir une photo en compagnie de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
É. Rencien