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Sénat 2023 : David Lisnard, supporter de Catherine Lhéritier

Les esprits chafouins penseront que côté bilan carbone, il n’est guère génial de faire déplacer la Côte d’Azur dans le Loir-et-Cher. Les passionné(e)s de politique auront pour leur part apprécié de pouvoir converser, dans un cadre électoral, avec une pointure qui se démarque dans la sphère française actuelle, le maire LR de Cannes.
Il n’était pas présent au titre de l’AMF, Association des maires de France, entité dont il est le président depuis novembre 2021 (succédant à François Baroin, maire LR de Troyes), puisque celle-ci se veut transpartisane. Avant de partir vers Vierzon pour un congrès des maires du Cher, David Lisnard était bien au relais des Trois Châteaux à Cour-Cheverny le 23 juin 2023, mais en sa qualité de “citoyen engagé” et de maire LR de Cannes, pour soutenir la déclaration officielle de candidature aux sénatoriales du 24 septembre de Catherine Lhéritier, maire de Valloire-sur-Cisse, première vice-présidente du Conseil départemental de Loir-et-Cher, présidente de l’association des maires 41, entre autres casquettes. Mme Lhéritier, non encartée, n’est pas LR, mais de sensibilité de droite et du centre; elle figurait dans la liste de M. Lisnard briguant l’AMF. Elle est aujourd’hui vice-présidente dans cette association et y a relancé un groupe de travail sur les conditions d’exercice du mandat, donc ceci explique en sus ce déplacement loir-et-chérien. C’était la deuxième fois que l’édile cannois, qui fut commerçant jusqu’en 2016, se rendait dans notre département ; l’an dernier, il était venu à Blois, hasard du calendrier, à la même date, le 23 juin 2022, pour un discours au salon des maires 41. « Je ne connaissais pas Catherine Lhéritier avant. François Baroin me dit qu’il arrête la présidence de l’AMF, j’étais vice-président et je voulais un noyau de personnes solides. J’avais entendu parler de Catherine, je l’appelle, et j’entends quelqu’un de peu diseux mais de beaucoup faiseux, » a de manière dithyrambique déclaré M. Lisnard. «Nous avons besoin de personnes de bon sens au cœur de nos institutions et du pouvoir législatif, face aux problèmes de notre pays. On a beaucoup de techno (crates) et de textes hors sol, déconnectés du terrain. Beaucoup d’injonctions contradictoires du Gouvernement. Si je soutiens ardemment Catherine, c’est que c’est du solide. Nous avons besoin de moins de théâtre en politique, de plus d’actes.» Plus local, Philippe Gouet, le président du Département de Loir-et-Cher, était aussi à Cour-Cheverny. Soutenant le binôme Lhéritier-Deguine, souhaitant : «J’espère que nous aurons un ticket gagnant.»

« Être crédible »… pour 2027 ?
Quant à la candidate Lhéritier, qui a choisi le maire (non encarté) de Vernou-en-Sologne, Nicolas Deguine pour suppléant (Cf. encadré…), a expliqué sa motivation : « Le Sénat est la chambre où on peut porter posément à la fois les préoccupations sociétales et les préoccupations des territoires.» Si elle venait à être élue, elle abandonnerait certains de ses mandats incompatibles, et concentrerait son action de sénatrice sur quatre piliers, à savoir la santé, l’agriculture, l’urbanisme et le rôle des communes. « Ce qui induit de s’engager dans un acte II de décentralisation, de repenser la fiscalité et de revoir les conditions d’exercice des mandats, » a-t-elle remarqué. Enfin, nous ne pouvions laisser partir le maire de Cannes, sans lui poser une question très politique sur l’avancée de son mouvement « Nouvelle énergie » et son ambition d’être candidat en 2027 à la présidence de la République française. Malgré, d’après quelques détracteurs, son « déficit de notoriété » ? «J’ai un certain âge maintenant (54 ans, ndlr), il faut que les choses soient simples. Je vous parle très franchement. Je me sens bien dans mes convictions et j’adore la confrontation des idées. Je suis bien dans ma peau, je ne suis pas désoeuvré, je ne cherche pas de poste. Mais je ne m’interdis rien. Je veux développer “Nouvelle énergie”. J’ai vu après le Covid qu’il y avait un intérêt médiatique. Je viens du petit commerce et j’ai vu pour une fois l’occasion de parler de choses dont je n’entendais pas vraiment parler. Alors je prends l’espace mais il n’y a pas d’arrivisme et j’essaie de peser. Après, comment ça se passera ? La notoriété n’est pas une fin en soi. Je préfère être crédible. Mais ce que je sais, c’est que la politique est un rapport de force. Il faut l’assumer. La force, c’est : les convictions, le corpus, et ensuite la notoriété en fait partie. Je préfère une bonne crédibilité qu’une grosse mauvaise notoriété. Je travaille dessus, j’y vais !» aura subtilement répondu David Lisnard. Et qui sait, jamais deux sans trois visites en Loir-et-Cher?

Émilie Rencien

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Au charmant lecteur anonyme…
Bien devin celui (ou celle) qui peut esquisser l’issue des élections pour le Sénat. On se souviendra en 2017 particulièrement du maire de Romorantin, Jeanny Lorgeoux (PS), qui aura chuté sur la dernière marche, poussé dans le vide par des bulletins d’élus grands électeurs. En 2023, un nom semble sortir, celui de Bernard Pillefer, vice-président (centre-droit) du Conseil départemental et maire de Fréteval, au Nord du Loir-et-Cher. Au Sud, l’ancien maire de Contres (SE), Jean-Luc Brault, président de l’intercommunalité du Val de Cher controis, pourrait tirer son épingle du jeu, connu pour sa force de développement économique. Le profil de Christophe Thorin, maire de Mennetou-sur-Cher et conseiller départementam, paraît se hisser également. Personne ne peut toutefois savoir quels chevaux l’emporteront vraiment, encore une fois, dans ce suffrage universel indirect. Ce qui est certain, c’est que deux places sont à prendre, les sénateurs Jean-Paul Prince (MoDem) et Jean-Marie Janssens (UC) ne repartant pas. Aussi, les pronostics journalistiques ne visent parfois pas dans le mille sénatorial, pourtant à l’écoute du terrain. Notamment concernant le remplaçant (le terme officiel pour ce scrutin, et non suppléant) de Mme Lhéritier ; Aurélien Bertrand, maire LR de Pruniers-en-Sologne, n’était pas la bonne supposition. C’est le jeu : les intéressés, croisés régulièrement, ont reconnu ne pas avoir souhaité démentir car de une, notre journal paraît à un rythme de quinze jours, et de deux, il existe des préoccupations plus graves actuellement… En résumé, personne n’est fâché, cela aura même amusé les concerné(e)s. Excepté un lecteur anonyme qui préfère se cacher derrière une adresse mail pour alimenter son drôle de “feu de cheminée”…
É.R.

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