Un forum des entreprises s’est tenu dimanche 5 mai au château de Philippe-de-Béthune. Sans le médiatique Stéphane Bern, initialement annoncé (retenu par les obsèques du Grand Duc Jean de Luxembourg), mais avec l’historien Franck Ferrand, immédiatement venu suppléé.
À voir, à boire, à manger, des mains à serrer et des CV à déposer. Tous les sens des visiteurs étaient en éveil le 5 mai à Selles-sur-Cher. Une foule d’abord timide du fait d’une météo frisquette et d’un ciel instable, puis plus étoffée dans l’après-midi. Tous les élus, ou presque, de Selles, de Sologne, de Blois, de Châteauroux et de Navarre, ou presque, ont arpenté les allées de chapiteaux blancs démontrant l’étendue des talents en ruralité, à l’heure où l’offre et la demande peinent paradoxalement à se rencontrer dans un territoire pourtant durement touché par le chômage. À l’issue de ce premier cru made in Vallée du Cher en deux parties (samedi 4 mai auront été remis des trophées d’entreprises, Cf. notre encadré), le député Guillaume Peltier se sera épanché de façon moderne, c’est-à-dire en postant sur les réseaux sociaux. « Il y a des soirs où l’élu que je suis est particulièrement heureux. Vous étiez plus de 11 000 à arpenter les allées du « 1er Forum des entreprises de la Vallée-du-Cher » pour découvrir nos 262 entreprises. Des jeunes et des moins jeunes m’ont confié avoir retrouvé un emploi sur le site ou ont décroché un entretien d’embauche dans les prochains jours ! Aujourd’hui, un vent d’optimisme a soufflé à Selles-sur-Cher et sur toute notre belle vallée du Cher. Je m’en réjouis et remercie l’ensemble des élus organisateurs, nos partenaires et nos parrains d’exception pour leur gentillesse et leur disponibilité.» La suite, maintenant ? Rendez-vous pour une nouvelle édition en 2020 a priori à Neung-sur-Beuvron, les organisateurs ayant annoncé pour rappel que ce forum se tiendrait une année sur deux au château de Selles-sur-Cher. Chose promise, chose due.
É.R.
Et les trophées sont…
Outre un dimanche à Selles-sur-Cher, des trophées ont été remis samedi 4 mai, à la Pyramide de Romorantin, en présence d’élus, de l’historien Franck Ferrand, mais aussi de l’ancien patron du groupe Canal+, Xavier Couture, accompagnée de sa compagne présentatrice et écrivaine, Emmanuelle Gaume. Les cinq entreprises sélectionnées par le jury pour ces distinctions avaient en commun d’être dirigées par des hommes et des femmes engagés et humains, gonflés parfois. À l’image de Joël et Mikaël Boyer Pereira. L’un est informaticien, l’autre ingénieur en bâtiment. Ensemble ils ont tout plaqué pour reprendre la « maison » Chichery à Valençay, pâtisserie, chocolaterie et salon de thé de renom. Ils travaillent des matières premières brutes et locales et sont particulièrement attachés au terroir. Geneviève de Hennin est belge et chef de cuisine. C’est à Vouzon qu’elle a trouvé il y a douze ans son château de Moulinsart. Elle s’est lancée dans la fabrication artisanale de produits pour épicerie fine : des huiles, des vinaigres et des moutardes. Touche à tout, elle a aussi créé l’Apéro Tatin, et même déposé la marque « Les Sœurs Tatin » avec des produits du terroir. Jean Panel a lui aussi un parcours étonnant. Cet ancien officier a repris une menuiserie artisanale. Il travaille le chêne et les matériaux biosourcés pour rénover les menuiseries anciennes de belles demeures. Quant à Sarah Marsias, elle s’est installée à Marcilly-en-Gault, où elle a créé Keywendy’s cake, une société qui vous apprend à utiliser des ustensiles de cuisine. Elle organise des cours de gastronomie chez elle, à la façon Tupperware, et ça marche ! C’est Lydie Allain qui a emporté le trophée spécial du jury. Maître artisan coiffeuse à Villefranche-sur-Cher, elle s’est engagée pour les femmes, soignées pour un cancer et qui perdent leurs cheveux. « C’est en rencontrant la présidente de la Ligue que j’ai fait ce choix ». Mission difficile qui consiste à proposer et poser des prothèses capillaires. Lydie participe ainsi à la reconstruction « morale » de ses clientes et leur redonne confiance. Toutes ces entreprises ont aussi en commun de préserver des emplois, d’en créer souvent, et d’accueillir des apprentis en alternance.
Stéphane de Laage