Cela faisait au moins une bonne dizaine d’années que les élus de ce territoire avaient la volonté de créer un itinéraire “Cher à vélo”. Un projet qui est aujourd’hui plus qu’un souhait : les travaux ont démarré, en route pour une durée de deux ans.
Comme prévu, l’affaire est lancée. Les premiers coups de pelle sont donnés pour la réalisation de “Coeur de France à vélo”, la véloroute V46 (une ou des routes sur lesquelles il sera possible de circuler à vélo donc!), dont le tracé passera entre les communes de Chissay-en-Touraine, à l’ouest, et de Châtres-sur-Cher à l’est. Soit 75 kilomètres qui manquent pour le moment aux amateurs de cycles et deux-roues, mais qui vont exister d’ici deux années. Le chantier, d’envergure et pesant la bagatelle de plus de 14 millions d’euros HT (17 M€ TTC; un coût important qui se justifie selon les institutionnels par des matériaux solides et non polluants, adaptés en cas d’inondations, soit un enrobé hydro-décapé de teinte sable et des couleurs étudiées avec l’Architecte des bâtiments de France en fonction des zones (plutôt vert pour un pont canal par exemple)), est financé par les Communautés de communes du Val du Cher Controis (Val2C) ainsi que du Romorantinais et du Monestois (CCRM), à hauteur de 4,7 M€ (*); épaulée pécuniairement aussi par le Conseil régional (1,8 M€ plus 750 000 € ajoutés) et le Conseil départemental (1,8 M€ plus 750 000 € concédés en plus), des fonds européens Feader, etc. Il devrait en effet s’achever en 2025. Ce nouveau réseau cyclo-touristique permettra de relier Montluçon (03) à Tours (37), et se déploiera principalement en Centre-Val de Loire sur le Val de Cher et le canal de Berry, pour un trafic de 45 000 usagers escomptés annuellement. Plusieurs passerelles, l’aménagement et franchissement du pont canal à Châtillon-sur-Cher, quatorze aires de repos (dont certaines, existantes, remises au goût du jour), ainsi que la réhabilitation d’ouvrages en pierre, sur 25,7 kilomètres, sont dans les cartons. Des solutions ont été trouvées pour traverser la Nationale à Noyers-sur-Cher et garantir la sécurité au maximum, dans un secteur routier très prisé et fréquenté du fait de la présence du zoo-parc de Beauval à Saint-Aignan-sur-Cher. Le niveau d’eau du pont canal va en sus être abaissé pour les opérations d’empierrement, mais pas de panique, ce sera momentané pour la bonne cause, et la Fédération de pêche va évidemment être contactée par les élus impliqués.
“La volonté de deux hommes qui s’entendent bien”
En parlant de ceux-là, si l’adage populaire indique que l’union fait la force, cela semble le cas pour les intercommunalités Val2C et CCRM. Ses deux présidents respectifs, Jean-Luc Brault et Jeanny Lorgeoux, l’ont certifié depuis l’une des villes concernées par la véloroute, Selles-sur-Cher; le 15 juin (Cf. notre photo). “Cela fait deux ans que nous poussons le char sans relâche, à chaque fois, sinon nous n’en serions pas là. L’idée avait été lancée en 2008, 2009 au moins. C’est le fruit, au-delà des étiquettes politiques, de la volonté de deux hommes qui s’entendent bien et qui ont la même volonté d’avenir de notre pays, pour ce territoire. Une écologie concertée !” Une initiative qui, à n’en pas douter, attirera un flux touristique, d’autant plus qu’une dizaine de boucles de raccord sont prévues sur ce “Cher à vélo”, à partir de Vallières-Les Grandes / Chaumont-sur-Loire, pour rallier un autre circuit très apprécié, celui de “la Loire à vélo”. “Nous avons des contacts et demandes fréquentes de tour operators hollandais et américains, du Wisconsin en particulier. Il y a aura de belles retombées touristiques. Mais pas que. La population attendait ça. Les autochtones en profiteront également, pour se balader, aller au boulot. Cette véloroute va permettre de travailler sur les mobilités, de générer un vrai maillage territorial”, a ajouté Damien Hénault, maire de Montrichard Val de Cher et vice-président du Val de Cher Controis en charge de cette nouvelle voie et de ses travaux. “Nous avons aussi la chance d’être sur une ligne TER Tours-Vierzon. La Région travaille à étendre les trains qui embarquent les vélos.” Sans pédaler, le président de la Région Centre-Val de Loire, François Bonneau, est d’ailleurs attendu quant à lui le 8 juillet à Selles-sur-Cher pour la première pierre symbolique de ce dossier enfin en selle.
É.R.
(*) Les communes sur le paysage devront vider les poubelles, entretenir un minium, mais le gros de la maintenance sera là encore assurée par les deux Communautés de communes, à raison de 50 000 euros par an.