Avord
La défense est soumise aux textes de loi relatifs à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire. C’est à ce titre que tous les sites nucléaires français doivent évaluer leur niveau de réaction et d’organisation en organisant des exercices réguliers.
Le colonel Kuzniak commandant la base d’Avord faisait remarquer à la presse, invitée à cet exercice grandeur nature, que l’explosion nucléaire sur ce site est quasiment impossible même dans les conditions les plus extrêmes. Toujours est-il que la simulation avait pour point de départ un accident grave dans un hangar où séjournait un avion et qu’il y avait de fortes présomptions de dispersion de matières radio actives. A partir de cet instant (9h15) à l’endroit de l’accident (point zéro) se met en place toute la procédure d’alerte et de mise à l’abri des personnels de la base et des riverains. Un patient supposé avoir été contaminé est acheminé vers le centre médical des armées, s’ensuit toute une procédure de contrôles et décontamination avec bain et analyses sur tout le corps du patient.
Mise en place du plan d’urgence
Bien que tout soit évidemment fictif, chaque personnel agit avec méthode, suivant un plan bien précis et l’on se rend compte que dans ce cas de crise interne à la base, une organisation prévue et conçue à l’avance se met en place en urgence absolue : c’est le PUI (plan d’urgence interne). Pour l’extérieur, les communes avoisinantes ont été évidemment alertées et les autorités civiles via la Préfète mettront en œuvre le plan particulier d’intervention (PPI). Ce plan prévoit l’ensemble des mesures d’alerte, d’information et de coordination des opérations de protection de la population riveraine et du domaine public. Durant deux jours, la base a été sous contrôle sanitaire et durant la matinée de présentation à la presse, nous fûmes témoins d’une mise en place rapide de structures d’accueil et de traitement des personnels supposés être contaminés. Des observateurs neutres évaluaient les interventions et l’organisation pour un débriefing sera organisé au niveau national. Cet exercice nommé airnuc 2015 doit permettre de tester la mise en œuvre des plans d’urgence et la capacité des cellules de crise à limiter les conséquences d’une situation d’urgence radiologique en assurant en toutes circonstances la protection de la population riveraine et de l’environnement. La BA702 possède les moyens d’intervention pour cette situation d’urgence : Pompiers, poste d’accueil des blessés contaminés(PABRC), le centre médical des armées, des équipes de détection, des chaînes de décontamination sommaire (CDS), un centre mobile de décontamination sommaire (CMDS). Au niveau national, c’est le laboratoire d’analyse du service de protection radiologique de l’hôpital militaire de Paris Bercy qui procède à l’analyse des prélèvements de mucus réalisés sur le personnel civil et militaire. Avord, avec son dépôt de munitions stratégiques, fait de sa base aérienne, l’une des composantes participant à la permanence de la dissuasion française.
Jacques Feuillet