Après plusieurs mois de silence, l’ancien maire de Salbris, Olivier Pavy, est de retour dans la vie locale. Un peu mais pas trop. Un peu, mais pas plus. Simplement pour rendre à César ce qui appartient à César. Plus posé que jamais, il évoque ouvertement les dossiers passés, celui de l’ancien atelier de chargement, celui de la piscine, celui de la route de Pierrefitte-sur-Sauldre, celui de l’agglo avec Romorantin, et d’autres encore.
Olivier Pavy a mis 5 longs mois à se remettre de ses ennuis de santé. Presque une moitié d’année sans trop regarder autour de soi. Désormais remis sur pied, il se veut rassurant pour l’avenir. C’est justement avec calme et le verbe précis qu’il en envisage les contours. Sans amertume et sans rancune apparente, sans gesticulation ni jérémiade, il porte un regard extérieur et serein sur la vie politique locale, sur les cheminements de ses ex-pairs au niveau de la ville, ceux de la communauté de communes, sur l’agglo possible avec Romorantin ou encore sur les vicissitudes des représentations départementales. Quelque soit l’échelon visé, il a toutefois une vision très précise des tergiversations et des mouvements de manches des uns et des autres. Ancien maire et président de la communauté de communes de la Sologne des rivières, il est toujours membre de l’association des maires de France au statut d’ancien élu-expert . De quoi rester encore un peu dans le jeu … même si c’est de beaucoup moins près.
Ainsi il considère que la ré-industrialisation du secteur salbrisien est loin d’être facile. «Relancer une économie sur notre secteur est très compliqué. La preuve en est avec le Giat où il nous a fallut plus de 4 ans pour boucler ce dossier, avec toutes les difficultés que l’on connaît. Nous avons réussi à contourner les obstacles, et cela n’a pas été simple, mais le dossier est sorti. Nous avons travaillé avec Maurice Leroy qui avait toujours le développeur économique, Prologis devenu Baytree et le fond AXA… L’enquête d’utilité publique avait émis un avis favorable. J’ai eu la chance d’avoir Catherine Fourcherot, l’ancienne sous-préfète de Romorantin avec laquelle nous avons fait un travail d’équipe absolument formidable. Notre plus grosse difficulté était d’être en zone Natura 2000 que ce soit en zone urbanisée ou en zone naturelle. C’est une région sous cloche… La législation environnementale s’impose donc en ce domaine. Le point d’achoppement, le passage de camions 19 t devant les propriétés, avait été apuré et les propriétaires qui avaient envisagé d’exercer un recours ont tout stoppé. Ils ont finalement accepté le deal avec l’investisseur. Et, la loi Élan est passée et a aussi réduit le champ de possibilité de recours. Normalement nous devions signer l’acte durant ma mandature sauf que nous avons eu la période Covid, le confinement, etc. » assure Olivier Pavy avant d’ajouter que, sur le sujet, son successeur n’a absolument rien fait. « Il n’a même pas apposé sa signature sur un document …Le permis de construire c’est moi qui l’ai délivré. Comme la ville n’était pas propriétaire, c’était le département, et que tout le dossier d’urbanisme avait déjà été instruit, jusqu’au permis de construire. Il ne restait plus qu’à attendre les 3 mois de délais légal pour finaliser. Les délais ont été prorogés, et quasiment doublé, pour se terminer mi-août. Résultat, il n’a jamais mis sa signature sur un document. Jamais ! Ce bouclage de dossier doit être attribué à une équipe de 4 personnes : Maurice Leroy, François La Rochefoucauld, Catherine Fourcherot, et moi-même… » affirme-t-il.
L’ancien élu ne manque pas de rappeler que si les recours sont désormais terminés pour la première tranche, il n’en sera pas obligatoirement de même en cas d’extension de la structure. Une possibilité d’investissement sur 12 hectares supplémentaires est possible sur le site. Elle était évidemment liée à la validation de l’utilisation initiale.
Mais ça c’est une autre histoire…
Fabrice Simoes