Le 4 février a eu lieu l’inauguration de l’École de production Maurice Leroux, ce prêtre catholique qui s’est investi dès 1956 pour l’insertion des jeunes. Cet établissement fondé sur une idée de Ghislaine Goubert et Constance de Marne et géré par l’association Sens et Talents est la première école de production de Centre-Val de Loire. Il y en a 46 en France.
Cette école, qui a pour mission de former des jeunes en décrochage scolaire à un métier, a ouvert le 15 septembre avec une première promotion de 14 élèves, 13 garçons et une fille. Selon la pédagogie Faire pour apprendre, ils passent un tiers du temps en classe et deux tiers du temps en atelier pour fabriquer des pièces réelles afin de satisfaire des commandes d’entreprises extérieures à l’école. Ces jeunes âgés d’au minimum 15 ans et sélectionnés uniquement sur leur motivation sont enthousiasmés de trouver une forme d’apprentissage plus concrète que le cursus classique, à l’exemple de Noa : « Comme l’école traditionnelle ne me plaisait pas, j’ai voulu m’orienter vers la mécanique de précision. Je voulais faire quelque chose de plus pratique et voir le monde de l’entreprise. Ici, nous nous entendons tous bien, les professeurs sont sympas et intéressants et travailler sur des machines pour réaliser des choses concrètes, c’est vraiment cool. »
Le parc de machines de mécanique de précision, analogue à celui que l’on trouve dans les entreprises, a été financé à 50 % par Total Énergie grâce à une convention de partenariat signée en 2018 avec la Fédération nationale des écoles de production (avec pour objectif d’avoir en 2028, 100 écoles de production implantées en France) la région Centre-Val de Loire et des fonds privés. L’État a aussi fourni 900 000 euros de subvention à ce projet.
Modèle d’apprentissage qui donne du sens
« Les écoles de production se fondent sur un écosystème trois fois gagnant : gagnant pour les jeunes autour des valeurs du respect, de l’entraide et du travail ; gagnant pour les entreprises locales qui peuvent identifier ces jeunes qui ont travaillé sur des machines pareilles aux leurs et les embaucher à leur sortie d’école et gagnant pour le territoire avec des jeunes qui s’insèrent localement», souligne Dominique Gardy, président de l’association Sens et Talents et de la Fédération nationale des écoles de production.
À l’heure des discours, Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des territoires, a salué ce « magnifique modèle d’apprentissage pour des jeunes qui cherchent un sens à leur formation. » Philippe Gouet, président du Conseil départemental a annoncé l’aide du département, votée en commission permanente. Pour François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire, l’école de production est une solution pour permettre aux jeunes de trouver leur voie « car cela ne doit pas être facile d’avoir 15 ans aujourd’hui, en cette période d’incertitudes ». Pour Alexandre Avril, maire de Salbris, « la réindustrialisation de Salbris passe par la formation des jeunes. »
F. M.