Traditionnellement, chaque début d’année, chacun tente d’émettre résolutions et souhaits. Traditionnellement aussi, la centrale EDF du Loir-et-Cher dresse bilan et perspectives. Et l’année 2022 sera particulièrement déterminante pour son avenir.
Mise en service en 1981, la centrale nucléaire de Loir-et-Cher, sise entre Blois et Orléans, alimente via ses équipes une image de valeur sûre, doublée d’une communication depuis quelques années orientée autour d’un respect de l’environnement. En 2022, par exemple, les 800 salariés EDF in situ seront sensibilisés aux enjeux et moyens de lutte contre le changement climatique à travers l’organisation d’ateliers ludiques chapeautés par l’association La Fresque du climat. L’actuel directeur du site de St-Laurent, accompagné de Nicolas Bouton, directeur délégué, appuie et confirme : “les salariés EDF et partenaires industriels sont pleinement mobilisés pour produire une électricité neutre en CO2, en toute sûreté.” Tout le monde ne partage pas totalement l’avis enthousiaste, puisque fin 2021, le groupe Europe Écologie Les Verts du 41 déplorait : “EDF semble ne pas avoir de plan défini et clair sur le démantèlement complet des deux réacteurs A1 et A2, arrêtés depuis 30 ans et des silos de combustible. Peut-être d’ici à 2055, ou pas.” La conférence de presse du 11 janvier 2022 n’est pas revenue sur ce point précis d’une réunion passée, mais a bien focalisé sur l’avenir immédiat : l’an 2022 sera crucial quant à la durée de prolongation de l’activité de cette centrale en bords de Loire. Afin de préparer ce futur, un programme industriel dense et notamment 3 arrêts pour maintenance sont annoncés. Après 40 ans et à l’aube d’une quatrième visite décennale qui se tiendra en octobre, l’objectif est évidemment d’augmenter encore le niveau de sûreté des réacteurs et surtout d’obtenir après inspections et opérations de maintenance à l’automne sur des pièces maîtresses (circuit primaire, cuve), le Saint-Graal, à savoir l’autorisation, délivrée par l’Autorité de sûreté nucléaire, de dix ans d’exploitation supplémentaires en Loir-et-Cher. Les bouchées doubles sont donc mises, d’autant plus après la survenue l’an dernier de quatre arrêts subis de réacteurs ainsi que de quatre évènements significatifs de sûreté niveau 1 sur l’échelle internationale Ines qui compte 8 niveaux (“7, c’est Tchernobyl et Fukushima,” a illustré et indirectement rassuré Nicolas André), sans oublier un incident de radioprotection, soit la contamination sans conséquences d’un salarié EDF. « Pour développer la culture de la sûreté, une question est posée chaque matin dans des services,” ont insisté les directeurs. En 2021, 9 milliards de kWh ont été enregistrés niveau production à Saint-Laurent, ce qui représente environ l’alimentation de deux millions de foyers.
É.R.