C’était un événement très attendu au parc de Beauval le 18 novembre. La cérémonie du nom a officiellement baptisé les jumelles panda nées au mois d’août en présence d’invités de marque issus du monde du sport, parmi lesquels le joueur du PSG, Kylian Mbappé.
“C’est ici, la zone pandas ? Nous aimerions passer. Pourquoi ? Pour voir Mbappé !” Un bébé panda, c’est mignon, deux davantage, mais il est vrai que le 18 novembre, tous les visiteurs ne parlaient que d’une seule personne, en entendant le bruit de l’hélicoptère (ou des ?) tournant autour du dôme : le champion international de foot, Kylian Mbappé à Saint-Aignan ! Miracle de la vie animale, deux petits pandas sont nés cet été et il se trouve que ce sportif très en vue mais peu éloquent est le parrain ; la marraine, âgée de seulement 17 ans, n’est autre que la plongeuse olympique chinoise, Zhang Jiaqi, qui a réalisé un long discours sur l’importance des espèces et écosystèmes à protéger. Ce mois de novembre, ce duo a donc pu dévoiler les prénoms officiels des filles de Huan Huan et Yuan Zi, 100 jours après leur naissance comme le veut le protocole chinois, provisoirement prénommées en août, “Fleur de coton” et “Petite neige”. Les internautes pouvaient choisir en ligne du 27 octobre au 2 novembre, et parmi les dix propositions soumises par Beauval, deux ont recueilli 38,22 % des voix sur plus de 122 000 votes : bienvenue donc à Yuandudu et Huanlili ! Inspirés de leur père Yuan Zi et de leur mère Huan Huan, ces noms évoquent le souhait d’une croissance saine pour les bébés, symbolisent les liens profonds entre la Chine et la France. Dans les murs du zoo imaginé et créé par Françoise Delord en 1980, cette cérémonie du nom de novembre 2021 s’est révélée bien moins solennelle que celle de janvier 2017, avec Brigitte Macron, première Dame et épouse du Président de la République, marraine du premier bébé de l’époque, Yuan Meng, qui a grandi depuis et qui partira bientôt en Chine si une accalmie de pandémie autorise enfin le voyage. Kylian Mbappé, c’est forcément autre chose ! Surtout pour les enfants du club de foot de Saint-Aignan qui, des étoiles plein les mirettes, ont patienté avec enthousiasme dans le froid, répondant à des jeux sur les animaux, dans l’amphithéâtre des oiseaux pour apercevoir dans la nuit leur héros en fin de journée. Avant d’essuyer une pointe de déception, car pas d’autographes ni de selfies. Le footballeur, engoncé dans une doudoune Dior, avec grosse montre au poignet, remplissait un contrat de deux heures, point. La tripotée d’élus présents (les députés Pascal Brindeau et Guillaume Peltier; le sénateur Jean-Marie Janssens; le président du Département de Loir-et-Cher, Philippe Gouet; le président de la région Centre-Val de loire, François Bonneau, et le conseiller régional en charge des sports, Mohamed Moulay; le maire de Saint-Aignan, Éric Carnat, etc.), eux, ont pu avoir une dédicace, jouant quasiment des coudes pour décrocher le sésame juste avant, dans la loge pandas… Quant à votre journal préféré, il s’est fait un peu bousculer avec pour réponse, “poussez-vous madame ! Oui, de la presse mais vous n’êtes pas de la bonne presse!” En résumé, moitié moins de journalistes que pour le baptême avec Brigitte Macron (60-70 au lieu des 120-150 de 2017), moins de coups de genous reçus dans le dos, mais une folle ambiance encore sur place. D’ailleurs, pour l’anecdote a posteriori, en 2017, si le bébé de l’époque avait eu un mouvement de truffe vers Mme Macron, c’était parce qu’il flottait un peu trop d’odeurs de cosmétiques dans l’air (les soigneurs ne se parfument ni se poudrent, c’est une règle).
Les animaux d’abord !
Passées ces aventures, derrière les paillettes, n’omettons pas le principal. Finalement, ballon rond ou pas, politique, people et selfies ou non, derrière le buzz médiatique, le business et coup de com’, l’essentiel résidait évidemment ailleurs. Les animaux, fichtre ! Car c’était et c’est LE sujet à hisser au sommet. Les projecteurs doivent se braquer sur une noble cause qui ne sera jamais assez serinée, celle de la préservation cruciale de la biodiversité et de la vie, de la sensibilisation de chacun à la défense des animaux et de leur environnement. La sauvegarde des pandas, et de tous nos autres amis à poils et à plumes si mignons mais si fragiles, en péril dans certaines zones de la planète sous la main destructrice de l’Homme. Le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie, Jean-Baptiste Lemoyne, déjà présent en 2017 à la première cérémonie non masquée avec Jean-Pierre Raffarin, a exprimé pour sa part “son bonheur de voir une France touristique qui revit. Il faut continuer à scrupuleusement appliquer les gestes barrières. Un, deux, trois, zéro, sur le terrain de foot, et peut-être bientôt un, deux… trois pandas ici ! Alors, peut-être aussi pour moi jamais 2 sans 3 ! Je suis en effet heureux d’être à nouveau quatre ans plus tard de retour pour les pandas, dans un lieu qui crée des souvenirs pour les familles.” Yuandudu et Huanlili seront visibles pour ce public dès le 11 décembre.
Émilie Rencien