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Saint-Aignan-sur-Cher : Les Rivages de Beauval inauguré, le surtourisme interrogé

Le ruban du cinquième hôtel du célèbre zoo-parc de la vallée du Cher a été coupé, en présence de nombreux élus le 5 juin. L’occasion de remettre l’église au centre du village concernant certains sujets de voirie et d’afflux touristique.
En chiffres, en 2023, le zoo de Beauval emploie 1 500 salariés (dont la moitié environ en CDI), et pèse 550 chambres depuis son tout premier hôtel, «Les jardins de Beauval », ouvert en 2008. Son dernier et nouvel établissement en date, de 138 chambres, le cinquième baptisé « Les Rivages de Beauval », en lieu et place de l’ancien hôpital de Saint-Aignan, au cœur de la ville, invite, le temps d’une nuitée ou plusieurs, la clientèle au Mexique. Plus la peine de prendre l’avion ! Sur place, certaines chambres offrent une jolie vue sur le Cher tandis que la décoration soignée mixe chapeaux mexicains en tous genres, personnages populaires de Catrinas, ou encore détails lookés (superbes vasques des salles de bain, ou encore de petites mosaïques autour des interrupteurs). Même les ascenseurs sont colorés, avec des figures animales. Des panneaux photovoltaïques ont en sus été apposés sur le toit du bâtiment pour l’eau chaude. Derrière ce beau spot, quelques messages ont été subrepticement passés à l’heure des discours. D’abord, côté mairie : l’édile Éric Carnat a souligné le 5 juin, “la perle de notre région qu’est Beauval”. Il avait toutefois précédemment rapporté à la presse des frais multipliés pour l’entretien de sa voirie communale, du fait de nombreux véhicules et passages. Il a donc profité de la présence sur l’estrade du préfet de Loir-et-Cher, François Pesneau, et de la sous-préfète de Romorantin, Mireille Higinnen, pour glisser un « je n’ose imaginer que l’État n’accepte pas de nous apporter son soutien, comme à d’autres communes, pour trouver des solutions innovantes d’adaptation du réseau routier».

“On devrait plutôt se réjouir”
Le 5 juin, d’ailleurs, le pont de Saint-Aignan, souvent saturé par le flot d’automobiles se rendant au zoo, était fermé à la circulation pendant trois jours, pour des vérifications assez classiques de sécurité et résistance de l’ouvrage, a priori. Le maire a préféré donner une autre raison, celle “d’études de géothermie, pour la future passerelle” … Perche à nouveau tendue ou humour grinçant ? Côté zoo, Rodolphe Delord, le directeur de Beauval, fils de la fondatrice des lieux en 1980, Françoise, a également mis les pieds dans le plat, concernant notamment les plus de 30 000 visiteurs reçus le seul vendredi 18 mai, 80 000 pour les 4 jours de ce weekend de l’Ascension. L’effet kiss cool du succès sans doute. « Oui, c’était trop. Nous avions pourtant communiqué en amont et conseillé à chacun de décaler leur séjour, mais tout le monde est venu massivement le vendredi. Il n’y avait pas de problème de sécurité mais nous allons travailler sur des mesures pour l’an prochain sur ces grands weekends pour limiter par exemple le nombre de personnes par journée, pour garantir la satisfaction de notre public. Nous aurions fermé, il y aurait eu la même grogne ! Certains journalistes ont parlé de surtourisme, mais c’est un seul weekend sur l’année ! Tous les sites touristiques ont connu la même forte affluence. On devrait plutôt se réjouir que les touristes français restent en France ! Le Covid nous a tant privé. » En 2022, le zoo a enregistré un peu de 2 millions d’entrées payantes; une donnée chiffrée qui sera assurément consolidée cette année 2023, au regard notamment donc de l’emballement des ponts de mai.
É. Rencien

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