THÉÂTRE DE RUE Un voyage réussi pour Christophe Bouquet et les acteurs de ce festival de rue très suivi.
G. Brown
Vendredi 20 et samedi 21 juillet, les rues et les places de Romorantin se sont animées d’étranges personnages que la nuit rendaient encore plus fantastiques : bourreau, mendiants, princesses et cavaliers côtoyaient les nombreux curieux qui se promenaient en familles.
Pour sa cinquième année le Voyage à travers les Siècles, imaginé et orchestré par Christophe Bouquet professeur de théâtre, a pris une nouvelle dimension en investissant largement la rue Georges Clemenceau, la place de la Halle, la place de la Paix et l’île de la Motte, jusqu’à l’école Emile Martin et l’église Saint Etienne.
Vingt-six spectacles étalés dans la soirée ont emmené les spectateurs dans un voyage magique et travers le temps et l’espace.
Des décors grandioses comme celui de la comédie musicale Le Roi Soleil, une sonorisation puissante et surtout des acteurs amateurs ou professionnels qui ont enchanté le public.
De Louis XIV à Mai 1968
Sur la place de la Halle, Mai 68 revivait avec ses délires étudiants et ses arrestations policières musclées, mais le tout réalisé avec humour en chanson.
Plus tard dans la nuit, dans la cour de l’école Emile Martin, Louis XIV roi soleil voyait s’affronter Mazarin au futur grand roi, dans un décor grandiose et soutenu par les chants des courtisans.
Sur la place de la Paix, un inquiétant personnage noir levant une énorme hache terrorisait les spectateurs pour finalement sursoir son exécution à cause d’une coccinelle…
Du rire, de l’admiration pour les cavalières de l’école d’Arcadie, de l’étonnement pour la troupe niçoise qui revivait le voyage de Marco Polo dans la grande tradition de la Commedia Del Arte devant la Scala justement ! On a même pu rencontrer tous les personnages de Star Wars dans les rues.
On sentait des spectacles bien rodés, des acteurs passionnés et enthousiastes et une planification harmonieuse et bien pensée qui baladait les spectateurs d’un bout à l’autre de la ville tout au long de la soirée. La belle Epoque faisait salle comble en débordant ses tables sur la rue, et l’ambiance était à la rigolade, même la maréchaussée se mettait au diapason, aucun incident n’étant à déplorer.
Heureux metteur en scène
Au cours des cinq éditions de ce festival de théâtre de rue, Christophe Bouquet a trouvé une légitimité auprès de l’équipe municipale qui lui apporte un soutien important, en plus de sponsors fidèles. Avec 26 spectacles à gérer, l’équipe des bénévoles et le nombre d’artistes extérieurs se sont étoffés : il faut créer des décors, répéter pendant des mois la mise en scène, mettre en place décors, lumières et sonorisation. Mais le résultat étant là avec le sourire des enfants et des adultes, Christophe est un metteur en scène heureux qui veut poursuivre et amplifier son festival à travers les siècles.