Le conseil municipal du 11 avril, convoqué dans la salle de la Pyramide, fut concis et chiffré, avec notamment à l’ordre du jour, le budget primitif 2022. Un débat avec opposition évidemment, mais sainement, enfin.
La sérénité est revenue depuis une poignée de conseils municipaux à Romorantin. Les oppositions tiennent leur rôle face à la majorité mais sans esbroufe ni tirades enflammées qui avaient longtemps rythmé et pollué cette assemblée. Lundi 11 avril, à 17 heures pétantes, aucun commentaire sur l’élection présidentielle mais un échange autour d’un budget primitif solognot. “Un budget de transition et de raison dans un contexte incertain,” selon le rapporteur et 8e adjoint au maire, Philippe Seguin. Sur le banc de l’opposition, le conseiller municipal Didier Guénin (PS, groupe Un avenir pour Romo), accompagné de ses colistiers, Anicette Pauchard et Yannick Cordonnier, est intervenu, en désaccord. « Bis repetitae. Le budget présenté porte les mêmes errements que lors des orientations budgétaires 2022 qui ont mis en évidence les difficultés financières de notre commune. 1,56 de pression fiscale et 119% de coût de fonctionnement. Nous dépensons trop ! Beaucoup plus que la moyenne des communes. Et nous n’investissons pas assez pour l’avenir.» Le groupe Ensemble pour Romo (DVD), représenté ce soir-là par Dominique Giraudet et Claude Naudion, sans Louis de Redon, a presque prédit la « ruine » de la commune solognote, redoutant “après un pincement depuis deux ans, un effet ciseau sur les finances si vous ne changez rien”.
Cessation de paiement, ou pas ?
Bien que toujours depuis l’opposition, seul Raphaël Hougnon (LR) s’est montré clément et amical avec l’exécutif, taclant les voisins précités. “Mr le maire, vous suivez le plan, donc pas de surprise. Nous avions des divergences pendant la campagne des municipales, donc on ne va pas y revenir sans cesse. Qu’ai-je aussi entendu sur les réseaux sociaux ? Que la commune serait en cessation de paiement ? Louis de Redon avait déjà sorti ça lors du débat TV. Avec Jeanny Lorgeoux, nous avions été effarés !” Pour fermer ce ban chiffré, l’édile Lorgeoux s’est défendu. “C’est un budget primitif, donc prévisionnel; il sera ajusté et nous retrouverons un équilibre. Il indique les dépenses obligatoires et les intentions globales. Des recettes de fonctionnement à 25 M€, des dépenses à 23 M€, une épargne brute de 2 M€. Nous sommes loin de la cessation de paiement ! Mais oui, il faut baisser une part de fonctionnement que nous avions volontairement laissé filer dans une conjoncture bousculée. On ne regrette pas d’avoir donné des emplois pour sortir des gens dans la mouise, on accompagne les chefs d’entreprise qui créent de la richesse. On a beaucoup d’investissements pour le bien des Romorantinais. On doit également faire face à une hausse du prix du gaz et de l’électricité. Oui, c’est un budget difficile et contraint, mais nous prenons des mesures. Ce mois-ci, deux départs naturels à la retraite ne seront pas remplacés, et il y aura des DM (décisions modificatives, ndrl) en mai, juin, septembre. Nous sommes honnêtes intellectuellement, nous continuons notre travail de fourmi. Il n’y a pas de quoi s’alarmer, nous veillons au grain! » Après ces échanges nourris, parmi les autres dossiers présentés en session, ont été votés l’installation provisoire d’une centrale d’enrobage Villefranche-sur-Cher pour des travaux de voirie; des acquisitions de terrains en vue d’alignement; des conventions avec la Mutuelle Sociale Agricole, la CAF et le service jeunesse; ou encore le recrutement d’un agent chargé du récolement des collection et de la gestion de l’accueil, de la billetterie et de la boutique du Musée de Sologne.
É.R.