Le suspense du second tour des élections municipales semblait fluet, même si un basculement du fauteuil d’édile aurait pu être possible dimanche 28 juin dans un mouchoir de poche. Mais la mayonnaise n’aura pas pris pour les adversaires politiques de Jeanny Lorgeoux qui est conforté dans son siège pour la septième fois.
Septem repetita. Jamais 2 sans … 7. La capitale de la Sologne n’était finalement pas prenable et c’est par conséquent un septième mandat qui est alloué au maire de Romorantin, ancien du PS, qui, tel un guépard, aura devancé tous les coureurs dans la dernière ligne droite dimanche 28 juin. «On m’aura sous-estimé, » nous a confié Jeanny Lorgeoux, le soir de sa réélection, ciblant ses opposants, à l’annonce des résultats dans le hall de la mairie, semblant complice avec Raphaël Hougnon (LR), arrivé bon dernier dans le scrutin (NDRL. À ce sujet, le député LR Peltier, soutien de l’ex-maire de Villeherviers, maintes fois accusé de connivence et concorde républicaine associés, aura accepté de répondre et démenti, affirmant avoir un principe, celui de refuser “toute magouille”). «Les Romorantinais et Romorantinaises connaissent pour leur part mes qualités et mes défauts. Ils ont rejeté le jeu traditionnel des appareils politiques car ils savent que moi, je fais ce que je dis et que je dis ce que je fais .» La crise sanitaire Covid-19 aura sans doute pesé dans la balance élective et les urnes qui auront été évitées, à cause notamme nt d’un virus meurtrier, y compris démocratiquement parlant. Mais rien n’est assuré car l’abstention est de façon récurrente devenue le premier parti de France. Alors, une victoire, certes, mais peut-être dévaluée pour Mr le maire ? «C’est une tristesse de voir si peu de participants. Il n’empêche qu’une victoire, c’est une victoire. J’ai joué au foot et je vous assure que même lors d’un match qui se termine avec 1-0, vous gagnez et je gagne cette fois. J’ai même reçu un sms de félicitations de mon principal adversaire, alors cela prouve bien encore que j’ai gagné!» Après le naufrage Matra, les inondations puis le coronavirus, Jeanny Lorgeoux, songeant notamment à son père, ainsi qu’à Nelson Mandela et François Mitterrand, revêt l’écharpe tricolore, comme teintée d’une invincibilité moulée au fil des années dans le résistant roc de Sologne, pour ce mandat numéro sept que l’intéressé affirme être “le dernier”. Mais qui sait, avec cet animal politique chevronné…
Émilie Rencien