Romorantin-Pruniers-Gièvres : Bon anniversaire à l’EIVV de l’armée de l’Air


La base aérienne de Romorantin-Pruniers fêtera, le 25 mai 2023, les 50 ans de l’EIVV. L’actuel Escadron d’Instruction au Vol à Voile (EIVV) « Chambord » avait, de 1973 à 2015, pour nom « Centre vélivole air ».
Le capitaine Luc, à la tête de l’escadron depuis 2008, connaît bien l’évolution et les rouages de cette unité de planeurs de la base 273, et raconte. En mai 1917, les Américains installèrent sur le terrain dit « de la Butte » un camp à Pruniers. Ses dépendances s’étendaient de Noyers à Mennetou-sur-Cher. Cette dénomination « de la Butte » date de la fin du XIXe siècle, relativement à l’aménagement de deux buttes de tir où s’entraînaient le bataillon du 113ème Régiment d’Infanterie qui occupait, jusqu’en 1919, la caserne Deflandre dans le quartier de l’Île Marin, au Bourgeau, à Romorantin. N’en cherchez pas de trace, la caserne a été incendiée par les Allemands en août 1944. Un Romorantinais, Émile Redouin, professeur au collège de Romorantin, fonda une « Société Pour le Développement de l’Aéronautique ». Ainsi eut lieu, au cours de l’année 1911, de « Grandes Expériences d’Aviation » civiles puis le site devint une « Station Aéronautique Militaire ». Le registre du conseil municipal de Pruniers en date du 18 juillet 1915 mentionne qu’atterrissent tous les jours des aviateurs venus d’Avord, suivant leur itinéraire de formation de pilote. En ce qui concerne l’EIVV, le capitaine Luc retrace : « La volonté de l’armée de l’Air et de l’Espace d’établir un centre moderne de perfectionnement pour le vol à voile militaire remonte à l’année 1971. C’est en 1973 que se concrétise ce projet. Jusqu’en 2015, quatre centres de formation par le vol à voile fonctionnent en France : Salon-de-Provence, où se situe l’École des officiers de l’armée de l’Air et de l’Espace, Saintes, colocalisé avec l’École des apprentis mécaniciens (Arpètes), Grenoble, près de l’École des pupilles de l’air, et enfin, Romorantin pour le perfectionnement, disposant de planeurs modernes, et bénéficiant de zones aériennes favorables.

Une longue histoire et 50 bougies en 2023
En 2015, le centre de Grenoble ferme. La même année, l’appellation change, passant de « Centre vélivole air » à « Escadron d’instruction au vol à voile ». La tradition veut qu’une référence prestigieuse s’insère dans le titre, il est choisi le nom de Chambord, pour celui de Romorantin ». Le capitaine a ensuite expliqué l’utilité du planeur dans l’armée de l’air et de l’espace : « Aujourd’hui, tout futur pilote de Rafale, d’A400M, d’hélicoptère ou même de drone, passe par la formation au pilotage par le planeur. Ceci afin d’acquérir le sens de l’air, de l’orientation dans la troisième dimension, la navigation à vue, les bases du pilotage, et de la sécurité aérienne. Cette méthode d’apprentissage s’avère économique et très efficiente pour la poursuite du cursus sur avion. Chaque escadron dispose aussi de simulateurs de vol. Ici, nous en possédons deux : un biplace avec projection sur écran pour des sessions pédagogiques avec un instructeur, et un monoplace en réalité virtuelle pour une immersion totale. » Ce sont près de 160 stagiaires qui, sur une année, fréquentent les trois lieux de formation. L’escadron de Romorantin, doté de 15 planeurs et de 3 avions, commandé par son capitaine, est composé d’un major, de sept instructeurs, d’une secrétaire, et d’un agent d’opérations. Suite à des restructurations, à partir de cet été, les réparations, l’entretien et la gestion des aéronefs seront transférés à des entreprises civiles. À l’occasion des 50 ans de l’Escadron, le Général de division aérienne (GDA) Philippe Hirtzig, n°2 de la Direction des ressources humaines de l’armée de l’Air et de l’Espace (DRHAAE), présidera une cérémonie le 25 mai, sur la Base aérienne 273 de Romorantin-Pruniers-Gièvres.
Fabien Tellier