Romorantin : Pendant le confinement l’esprit Saint souffle toujours


Heureuse initiative des aumôniers catholiques, il existe des visiteurs bénévoles auprès des personnes isolées ou confinées dans les Ehpad et hôpitaux.
Deux événements se télescopent trop souvent ces derniers mois : le confinement dû au Covid 19 et les attentats islamistes. Cette guerre sanitaire et religieuse à la fois ne laisse aucun répit à nos gouvernants, mais dans la vie de tous les jours elle fait de nombreuses victimes parmi les plus faibles d’entre nous, les vieux et les malades, qui perdent le soutien de leurs proches, interdits de visite dans les Ehpad et les hôpitaux.
Pour répondre à cette solitude qui s’ajoute à la peur du virus et des coupeurs de têtes, l’église catholique propose un soutien bénévole auprès des personnes âgées en Ehpad ou aux malades en hôpital. Pour en savoir plus, nous avons rencontré des visiteurs bénévoles de l’aumônerie du centre hospitalier de Romorantin, Irène Tremblin et François Boinot.

Volontariat et œcuménisme
Après le premier confinement de ce printemps, l’espoir avait repris le dessus en rouvrant les portes des Ehpad et des hôpitaux aux visiteurs de l’aumônerie, mais voilà que la deuxième vague referme les portes aux visites. Plus que jamais ces visites sont pourtant indispensables pour le moral des malades et résidents de maisons de retraite. Les visiteurs de l’aumônerie sont proposés par l’évêché, et agréés par la Direction du centre hospitalier. Formés et parfois diplômés du Diplôme Universitaire de Laïcité, la cinquantaine de visiteurs du département est encadrée par une dizaine d’aumôniers laïcs. Irène Tremblin, infirmière psychiatrique à la retraite explique : “Nous apportons aux malades ou résidents des Ehpad une écoute bienveillante en complément des soins de santé, notre présence est souvent attendue, et au-delà de cette présence, nous pouvons aussi parler de foi, mais sans jamais faire de prosélytisme, chacun est libre de sa croyance religieuse. Après chaque journée de visite, nous nous retrouvons en groupe de parole pour échanger entre nous et profiter de l’expérience de chacun des visiteurs. Dans les cas de maladie très grave ou de situations de fin de vie, un prêtre peut à la demande du malade donner les sacrements religieux. “
Même tonalité chez François Boinot, retraité de l’industrie, qui donne de son temps pour les malades et résidents d’Ehpad : “Nous intervenons toujours en accord avec les soignants, car il nous faut respecter leurs consignes en fonction de l’état de santé des personnes. C’est une mission lourde parfois, mais avec la satisfaction de voir renaitre l’espoir chez certains, c’est notre récompense. “

Coordination départementale
Au niveau départemental, Sophie Rogez, responsable diocésaine, apporte sa vision plus globale : “ Avant le confinement, plus d’un tiers des résidents participait régulièrement aux messes. Ce pourcentage important montre qu’il y a un besoin spirituel. Un grand nombre bénéficiait régulièrement, toutes les semaines en général, de visites en chambre, ou collectives. Visites humaines, écoute attentive, ou spirituelle sur le sens de la vie et de la mort, et enfin à leur demande, discussion, interrogation relevant de la religion. Depuis le confinement nous avons instauré des visites par Skype grâce aux animateurs des établissements, nous avons envoyé des feuilles de prières régulièrement, ou des appels téléphoniques hebdomadaires, et bien sûr des prières à leurs intentions. Dans certains établissements, les visiteurs bénévoles n’ont pas encore la possibilité de reprendre les visites, bien que les directives du Ministère de la Santé laissent cette possibilité, et nous le regrettons. Je m’adresse aux proches des personnes hospitalisées ou en Ehpad, contactez votre aumônerie, nous visiterons vos proches. “

G.Br.

Contact dans l’encadré ci-après.

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Religions et État
Isabelle Maignan, aumônière de l‘hôpital de Blois, rappelle les bases légales des aumôneries : “Depuis la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, la liberté de manifester son appartenance religieuse est garantie. Les aumôneries, instituées dans les établissements publics en sont la traduction légale. Le code de la santé publique prévoit que les hospitalisés doivent pouvoir participer à l’exercice de leur culte. Sur demande de leur part, ils reçoivent la visite du ministre du culte de leur choix. Pour l’administration, l’interlocuteur privilégié est l’aumônier, agréé par elle. Il assure le lien avec les autres religions. Il offre un service d’écoute et de réconfort par les visites des membres de son équipe, par les prières organisées, enfin par les célébrations du sacrement de l’eucharistie ou du sacrement de l’onction des malades. Ce sacrement n’est pas à célébrer qu’en fin de vie, mais quand une maladie ou une difficulté ́ profonde vient perturber la vie de celui qui le demande. En ces temps incertains, où la vigilance sanitaire est accrue, si vous êtes hospitalisé, si l’un de vos proches l’est, si vous entrez dans un établissement type EHPAD, n’hésitez pas à signaler au personnel vos croyances, et à exprimer le souhait d’être visité et accompagné par l‘équipe d’aumônerie. “

Aumôneries des Hôpitaux et Ehpad : Blois : 02 54 56 26 56 ; Romorantin : 06 09 89 50 67 ; Vendôme : 06 89 12 78 50