Romorantin Municipales 2020 : Didier Guénin : « un maire n’est pas le chef »


Il était il y a encore quelques semaines premier adjoint au maire sortant, Jeanny Lorgeoux. Après démission, il est désormais dans la liste des postulants au fauteuil municipal remis en jeu au mois de mars 2020. Questions et réponses, de campagne.

Cet automne, vous passez du statut d’adjoint au maire à celui de candidat face au maire. Ce qui peut toujours un peu crisper les forces en présence. Après avoir été précédemment candidat à l’élection législative, pourquoi ce choix à visée municipale cette fois ?
«C’est une réflexion qui a mûri. En démocratie, un mandat de premier adjoint équivaut à un CDD. J’ai démissionné dès la rentrée car j’aime ce qui est clair. Je veux insuffler un renouvellement et défendre mes convictions pour proposer aux Romorantinaises et Romorantinais un avenir. »

Vous avez déjà légèrement courroucé le maire Jeanny Lorgeoux avec votre départ, tout comme Yvon Chéry et Dialogues à Gauche en attirant le Parti communiste vers vous. Vous parlez carrément d’offrir « un avenir pour Romo » (c’est le nom de votre liste), c’est-à-dire ?
« Depuis l’annonce de ma candidature, une centaine de personnes sont venues vers moi. Oui, j’ai un projet pour faire bouger Romo et c’est très sérieux. Le maire n’est pas le chef de la ville, il doit être un fédérateur d’énergies. Un chef d’orchestre ? Non, ou alors plutôt côté orchestre de jazz, en laissant la liberté à chacun de pouvoir s’exprimer; se mettre ensemble, chacun dans son rôle. J’espère d’ailleurs que pendant cette campagne, le dialogue sera sain. Je ne suis pas dans le dénigrement. Car une élection municipale, ce n’est pas l’occasion d’effectuer le procès du maire sortant, mais bien l’opportunité de réfléchir à l’instruction de l’avenir.»

Et donc, nous réitérons la question : cet avenir, quel est-il selon vous ?
«La ville de Romorantin doit s’adapter aux enjeux du monde actuel. De prime abord, je prends l’engagement de ne pas réaliser plus de deux mandats. Ensuite, pourquoi pas un éco-quartier aux Favignolles ? Il est encore temps, si je suis élu, de re-discuter et d’y associer les habitants concernés. L’écologie, c’est très concret : bien-être des habitants, réduction des dépenses énergétiques et attractivité pour les entreprises. Être maire, c’est être comme un chef d’entreprise. Un maire doit comprendre ce qui est en train de se jouer. Par exemple, Romorantin, géographiquement bien située, avec l’atout territoire de nature, peut être une ville agréable à vivre. Il faut oser essayer. Pourquoi pas des navettes électriques pour faciliter les déplacements ? Également, repenser le cœur de ville, développer le tourisme, installer une agence dédiée à la rénovation de l’habitat, créer de l’emploi, régler le problème de l’école St-Marc…»

Une cité qui vit avec son temps pour résumer tout en n’oubliant pas son passé ? L’ombre de Matra Automobiles est tenace, il y a du travail sur la planche…
« Un maire, c’est aussi un VRP, le vendeur de sa ville, qui doit capter le public et donner envie aux gens de venir. Le passé est le passé ; par contre, on peut mettre en valeur la mémoire en rendant visible l’empreinte de Léonard de Vinci et de François Ier sur Romorantin, notamment. En 2015, le spectacle historique « Marignan » chapeauté par l’association R2V2 avait attiré du monde et réuni tout le monde. Mettre en place une animation par mois, ou bien imaginer des jeux de lumière dans le centre-ville, sont des pistes. Il faut une volonté politique pour donner une âme à Romorantin.»

Propos recueillis par É. Rencien

Réunion publique samedi 9 novembre 16h30, salle Agora 24 rue Hubert Fillay.