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Romorantin : Le projet logistique Catella suscite toujours autant de débats

Au milieu de sujets d’éco-cup, de compostage, de transfert de compétence pour l’eau, etc., le conseil de la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois (CCRM), le 8 juin dans la salle de la Pyramide, a dû à nouveau émettre, avant le mois de juillet, un avis sur la création d’une plate-forme logistique et l’exploitation de deux entrepôts de stockage sur les communes de Romorantin et de Villefranche-sur-Cher.
À nouveau puisque la première enquête publique, débutée au printemps, en mars, a été avortée et le commissaire enquêteur remplacé par la préfecture de Loir-et-Cher du fait « de conditions qui nécessitaient de la reprendre”. Une deuxième lui a succédé début juin, et se terminera le 5 juillet. En attendant, l’association Romo citoyenne a organisé sa réunion publique le 16 juin à Romorantin. Quant à la session du conseil communautaire du 8 juin, entre majorité et opposition, le désaccord de points de vue n’a pas changé d’un iota sur le fameux dossier Catella. Sans grande surprise. Le maire de Romorantin, Jeanny Lorgeoux, président de la CCRM, a évidemment réaffirmé son soutien au projet logistique. “La commune de Romorantin bénéficiera de 2 millions de recettes en cas de vente,” a-t-il argumenté. “le nombre d’emplois est estimé à 350 sur 5 ans; j’ai toujours indiqué pour rester prudents, que si c’est 250, nous serons déjà très contents. Enfin, concernant d’éventuelles nuisances de camions, je peux comprendre que l’on soit contre mais dans ce cas précis, le terrain est à 400 m seulement du péage d’autoroute, dans une zone non boisée, affecté à une zone d’activités économiques. Quand on est honnête intellectuellement, on voit l’opportunité. ” Pour Didier Guénin (PS, groupe Un avenir pour Romo), l’avis est tout autre. Le conseiller d’opposition explique : “ à l’heure où les pouvoirs publics se préoccupent de limiter la hausse du nombre et de l’intensité des incendies, la CCRM prévoit de construire en zone périurbaine de Romo pour entreposer des matières combustibles (papier, bois, cartons, matières plastiques et alcool de bouche) sur 610 000 m3 et 375 000 m3 (pour visualiser le gigantisme… c’est 10 fois le volume de Notre Dame de Paris). À l’heure où le ministre délégué aux transports, Clément Beaune, en appelle à doubler le fret ferroviaire et diminuer le transit par camion, c’est 60 000 poids-lourds que la CCRM envisage de mettre sur les routes. Ce projet va à l’encontre de toutes les politiques publiques nationales et régionales. Il est à contresens de l’Histoire.” L’autre groupe d’opposition de cette assemblée, “Ensemble pour Romo (DVD), a réitéré son jugement contraire également. “Nous ne sommes pas contre les plateformes ni le développement économique, mais cela manque de transparence, le dossier n’est pas abouti,” a déploré le conseiller Claude Naudion. “Tous les poids-lourds ne viendront pas de l’autoroute. Des emplois mais quel impact socio-économique ? Quel impact sur la qualité de l’air? Il faut une réunion publique et des études complémentaires.”
É.R.

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