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Romorantin-Lanthenay : Du Loir-et-Cher aux Grandes Écoles, tout est possible !

« Du Loir-et-Cher aux Grandes Écoles » est une association qui a pour objet de promouvoir, pour les lycéens du territoire, l’enseignement supérieur à accès sélectif. Cette association a été créée au mois de janvier 2021 en réponse à l’expérience vécue par Jean-Baptiste Baudat, ancien élève, de la maternelle au lycée, d’établissements romorantinais. Son parcours l’a mené à la fonction de juge au tribunal administratif de Paris. L’interview s’est réalisée en visioconférence.
Le Petit Solognot : Bonjour Jean-Baptiste Baudat. Vous êtes le créateur de l’association Du Loir-et-Cher aux Grandes Écoles. Quelle est l’origine de ce projet associatif ?
Jean-Baptiste Baudat : « Bonjour, mon expérience personnelle de l’inégalité des chances a motivé cet engagement à mettre en place une telle association. Je prends souvent pour exemple mon choix d’orientation à la fin de mon année de terminale au lycée Claude de France. Ma mère m’avait conduit, avec un camarade, à un forum des métiers au lycée Pothier à Orléans. C’était le dernier jour où l’on pouvait exprimer ses vœux lors des inscriptions en ligne. J’étais fixé sur un parcours en médecine ou en ingénierie mais, en toute fin de journée, mon ami m’a emmené dans l’allée des classes préparatoires hypokhâgne et khâgne. Les descriptifs m’ont plu et j’ai changé d’orientation au dernier moment. Pourquoi n’avais-je pas eu connaissance avant de ce parcours ? Parce que les élèves loir-et-chériens seraient moins disposés à réussir ce genre d’études ? Pourquoi ? Par éloignement géographique des réseaux parisiens ou de grandes métropoles quant aux stages ? Pour contrer ce déterminisme géographique et social saupoudré d’auto-censure d’étudiants ne se pensant pas capable de réussir dans la dizaine d’établissements prestigieux français, nous avons constitué un réseau organisé en association, en lien avec la fédération des territoires aux grandes écoles. »

LPS : Quelles sont les personnes qui constituent votre réseau et comment comptez-vous agir en tant que collectif ?
J-B P : « Nous sommes bientôt une centaine d’anciens collégiens, lycéens ou étudiants du Loir-et-Cher qui avons obtenu un diplôme dans des filières sélectives de l’enseignement supérieur, de la capitale ou ailleurs. Nous sommes déjà intervenus au lycée Saint-Joseph de Vendôme et au lycée Augustin-Thierry de Blois. L’idée de base est que chaque membre de l’association, donc chaque parrain, présente son parcours et offre son expérience, le temps d’un échange dans tous les lycées du Loir-et-Cher. Si je prends mon cas, ayant fait la Sorbonne, Assas ou Sciences Po, je sais comment conseiller les lycéens qui font le vœu d’accéder à ces filières. Nous connaissons les règles implicites qui peuvent les aider à ouvrir leurs portes. »

LPS : Ces rencontres seront-elles complétées par d’autres actions ?
J-B P : « Oui, les parrains s’investiront, dès le retour à des conditions sanitaires normales, dans l’organisation de visites d’entreprise, de speed-dating de recrutement, ainsi que dans l’accompagnement à la recherche de stage. Les grandes écoles ouvrent plus facilement leurs portes sous lettre de recommandation, nous pouvons en dégripper le mécanisme. Le feu qui a attisé mon envie de m’inscrire en classes préparatoires hypokhâgne et khâgne vient en particulier de Pierre Boutet, professeur de philosophie au lycée Claude de France à l’époque, qui enseignait sa matière aux élèves de Terminale Scientifique auxquels j’appartenais en 2011. Ses cours étaient passionnants et c’est passionné que j’ai jeté mon dévolu sur des études associant sciences et sciences humaines. Nous sommes devenus amis par la suite. Je souhaite que cette entraide, les lycéens puissent la trouver plus largement auprès de parrains et marraines ayant déjà fait des études supérieures. »
F. T.
Site web :
https : //du loiretcherauxgrandesecoles.fr