Après Blois et Romorantin, le maire de Romorantin s’est, à son tour, le 6 octobre plié au jeu de l’échange mis en place par le Medef (Mouvement des entreprises de France), en compagnie de diverses branches professionnelles (hôtellerie-restauration, ambulanciers, banque, etc.). Questions, réponses.
Après Blois et Romorantin, et surtout après des élections municipales tourmentées par une épidémie inopinée et autres joyeusetés politiciennes… L’édile Jeanny Lorgeoux est nouveau au travail, enclin à recevoir sans entraves (hormis gel hydro-alcoolique et masques de rigueur) les professionnels qui s’interrogent encore plus aujourd’hui qu’hier. Paul Seignolle, président au Medef, lui aura donc résumé la pensée commune pour les entreprises du Loir-et-Cher, via deux verbes, « survivre » et « rebondir ». Il a effectivement été rappelé une donnée plombante de vérité, à savoir dixit le MEDEF, qu’ “après trois années consécutives de croissance (+1,2%), le grand confinement imposé par lépidémie de Covid-19 a provoqué un brutal coup d’arrêt, trois fois plus marqué qu’en 2009.” “Il y aura toujours du boulot à Romo,” a réagi Jeanny Lorgeoux. “Mais on fait toujours avec qu’on a dans la caisse.” Écoutant et entendant les soucis rencontrés par les uns et les autres, le maire est revenu sur un épisode du passé concernant sa ville. Pour une fois, il ne s’agissait pas de Matra mais de l’opportunité manquée du Carré des marques. “La Chambre de commerce s’est trompée à l’époque. Le dossier est refermé mais nous avons perdu cinq ans, l’investisseur s’est lassé et j’ai perdu cette bataille.”
Bonnes et mauvaises nouvelles
Mais sans doute pas la guerre car derrière cet “aveu”, l’édile Lorgeoux essaie de démontrer qu’il rebondit tel un félin sur ses coussinets, avec un nouveau projet. Soit une plateforme logistique toujours d’actualité, malgré le contexte sanitaire et économique compliqués, portée par la SAS Catella Logistic Europe sur la ZA des Terres Fortes (Grandes Bruyères), près de l’échangeur de l’A85. “Elle sera un peu moins importante que prévu,” précise le premier magistrat. Sept ha au lieu de 9, et environ 300 emplois dans les cinq ans, pour une ouverture possible en janvier 2023. Mais ça va faire du bien, d’autant plus que 2,2 M€ tomberont dans notre escarcelle dès 2021 du fait du terrain choisi qui est municipal. Nous porterons aussi l’effort sur la formation, et si le rectorat et l’Éducation Nationale se refusent encore à créer un BTS logistique au lycée de Romorantin, nous le ferons nous-mêmes avec des partenaires privés. Les jeunes et le logement, nous n’oublions pas non plus mais pour le moment, il nous faut sauver le soldat Majo qui est sommé par l’État de se mettre aux normes; or, financièrement, la structure a pâti des inondations de 2016 et le coronavirus n’aura rien arrangé. Donc nous leur apportons un soutien de 120 000 € de suite. Mais peut-être de bonnes nouvelles suivront avec un projet de la société Axe Systems dans les cartons…” Si, pour ces instants de discussions et d’informations à Blois comme à Vendôme et Romorantin, le MEDEF souhaite “si possible, les renouveler au moins une fois par an”, pour le reste, malgré le ton rassurant affiché, en temps de Covid et en compagnie d’autres soucis, ce sera carpe diem, advienne que pourra, et tous les doigts croisés, y compris ceux des pieds.
É. Rencien