Le Petit Solognot souhaitait en ses pages rendre hommage à l’un de ses fidèles lecteurs, Roger Blanchard, décédé au mois de décembre 2021 à l’âge de 91 ans. Depuis son dernier domicile, rue des Malards à Romorantin, son épouse Gisèle, née Girault, agent spécialisée d’écoles maternelles à la retraite, et son fils Pascal, retraité, ont retracé la vie de ce personnage haut en mots solognots.
Fervent lecteur du Petit Solognot, amoureux du vieux parlage, Roger Blanchard était très actif au conseil d’administration de l’Office de Tourisme, à la Société d’Arts, d’Histoire et d’Archéologie de Sologne et dans l’association des Solognots de R’morantin. Il était aux côtés de Robert Guérin à la fondation des Journées Gastronomiques de Sologne. « J’ai connu mon futur mari à l’école de Chémery. Il était bon élève, curieux de tout. C’est très tôt qu’il a emmagasiné la culture orale et les anecdotes du monde rural qu’il aimait à replacer avec un contexte historique précis dans ses écrits », a expliqué sa femme, Gisèle. « Nous venons de donner au musée de Sologne plusieurs documents. Il les avait soit écrits de sa main, soit collectés, » a ajouté son fils Pascal. Et Gisèle de rajouter : « Il avait écouté son père, revenu de 14-18, il était attentif à ce que lui narrait sa mère et sa grande sœur. Ses compositions personnelles et ses documents amassés mettent en scène un univers d’oralité empreint d’une morale paysanne. »
Une vie tournée vers les autres
Après cinq ans passés aux Ponts et Chaussées à Mur-de-Sologne, il passe un concours d’entrée à la commune de Romorantin où il exercera, à partir de 1959, sous les mandats du maire Jacques Thyraud, jusqu’en 1990, avec pour dernières fonctions, celles de coordinateur entre les services techniques et administratifs de la Ville dirigée par l’édile Jeanny Lorgeoux. En plus d’accomplir son travail de la meilleure façon, il s’est investi dans l’amélioration du quotidien de ses collègues en étant à l’initiative du comité d’entreprise municipal et correspondant local de la mutuelle du personnel communal. Son fils Pascal se souvient : « Un jour, quelqu’un, rencontré au hasard d’une journée, est venu vers lui pour l’enserrer de ses bras en se disant reconnaissant à jamais de ce qu’il avait fait pour lui. Voilà mon chef ! disaient ses anciens collègues revus à l’occasion. Il était toujours en veille pour aller sur le terrain, de nuit, en cas de problèmes. Il a commencé à travailler avec un vélo aux sacoches remplies d’outils pour, dans les années 60, intervenir 24h/24 avec sa 2 CV jaune. Il aimait rendre service aux autres. Il me revient les adages prononcés par mon père : Un chef, c’est quelqu’un qui a besoin des autres ; il faut éviter de juger trop rapidement les autres ; pour les simples, tout est simple. »
Fabien Tellier