Sempiternel ballet avant l’été. Après six ans passés à la compagnie romorantinaise, le capitaine met les girophares vers Amboise. Une cérémonie était organisée en son honneur mardi 11 juin au parc Beauvais.
Côté forces de l’ordre, les arrivées-départs sont coutumiers. Cet été, voici venu le tour de Christophe Guertin qui a posé ses cartons à Romorantin le premier août 2013. Depuis six ans, ce visage apprécié est bien connu en Sologne, côté uniforme et aussi du fait de la passion de l’intéressé pour la chasse. «Je me souviens de ta course sur le terrain après un faisan vénéré ! » aura plaisanté le commandant Marc Bourgeois lors de la réception donnée mardi 11 juin, en présence de maint élus. « Six ans, c’est un peu comme un mandat électoral de maire, » aura dans la foulée exprimé avec humour le maire, Jeanny Lorgeoux. Après ces boutades, après également le 36 et le 41, les inondations de 2016 et le Teknival, Christophe Guertin déménage vers le 37. Il sera en effet affecté en Indre-et-Loire, sur la compagnie de gendarmerie d’Amboise, en qualité de commandant second, dès le premier du mois d’août 2019. Sa nouvelle route recroisera Léonard de Vinci tandis que son téléphone, lui, risque de continuer à s’époumoner, la nuit y compris. «Ma femme doit parfois se croire en boîte de nuit, tellement il sonne ! Nos valises commencent à se déformer, il est temps de les poser enfin, » aura devant le micro exprimé le capitaine sur le départ face à son épouse et deux de ses trois filles présentes pour l’occasion. Avant de partir vers d’autres aventures, lors de son discours en public, il aura surtout eu un mot pour chacun, pour les élus, ses camarades d’armes, les parents de Xavier Jugelé (pour rappel, victime d’un acte terroriste il y a deux ans sur les Champs-Elysées dans l’exercice de ses fonctions), et même pour trois journalistes leur souhaitant un notable “bonne continuation”. Le capitaine aura parfois frôlé les larmes, émouvant par ricochets l’audience réunie devant lui, en évitant aussi la pluie menaçant à plusieurs reprises. La sous-préfète de Romorantin, Catherine Fourcherot, aura complété la séquence émotion en déclamant les dix lettres du prénom du partant, prétexte lettré pour résumer un parcours estimé. Courageux, Humain, Rassurant, Infatigable, Solognot, Taquin, Opiniâtre, Poisse, Humble, Esprit de famille. « A Romorantin, mon objectif fut de rendre un travail abouti pour mes chefs et pour le bien-être de la population. Je ferai encore mieux là où je vais, » a conclu Christophe Guertin, sur un air de promesses emprunté à Charles Aznavour. « Et comme le dit la chanson, «Nous nous reverrons un jour ou l’autre. Si vous y tenez autant que moi. Prenons rendez-vous un jour n’importe où, je promets que j’y serai sans faute… » Bien entendu, mon capitaine.
É. Rencien