On prend un café… citoyen ? Après la venue de Bernard Thibault et un débat sur l’école nouvelle, la thématique animale sera abordée au mois de novembre à l’hôtel-restaurant le Saint-Jean, rue St-Fiacre
Trente personnes, originaires de Romorantin et aussi du reste du département, auront assisté au dernier café philo d’octobre, mis en place dans le quartier du Bourgeau. Celui qui se profile, scindé en deux soirées à partir de 20 heures, d’abord un atelier participatif annoncé vendredi 16 novembre puis une réflexion philosophique sur l’actualité programmée vendredi 23 novembre, devrait lui aussi attirer du monde car il concernera une question ardue très actuelle, à savoir « Les animaux sont-ils des humains comme les autres? » «L’idée est de se demander pourquoi nous nous interrogeons maintenant? » explique Yvon Chéry, professeur de philosophie bien connu sur Romorantin, membre du collectif de ces cafés citoyens. « Il n’y a jamais eu autant de livres sur le sujet. » On pensera à ceux d’Aymeric Caron, de Mathieu Ricard ou encore de Jonathan Safran Foer. Eleveurs contre ours dans les Pyrénées, vegans contre bouchers… Les combats des uns et des autres amènent à réfléchir sur nos choix de société et à ces êtres sensibles, souvent déconsidérés et maltraités. Rappelons qu’à l’instar des Hommes, une déclaration universelle des droits de l’animal existe depuis 1978 en France, proclamée à la Maison de l’Unesco, à Paris (en 1977 à Londres, via la Ligue internationale des droits de l’animal). Sans doute méconnue et assurément bourrée de contradictions. Si elle protège nos amis les bêtes, elle ne leur offre pas de protection juridique. Elle n’interdit par exemple pas de les manger, juste de les faire moins souffrir et de leur offrir une mort plus douce. Des cages plus grandes mais une exploitation et des entraves quand même. Alors… «La question du droit de l’animal rejoint nos préoccupations actuelles humaines, le climat et le développement durable notamment, » commente Yvon Chéry. « Les Etats-Unis, toujours en amont par rapport à nous, planchent déjà sur ces considérations. » Un bouquin, « Zoopolis », est d’ailleurs sorti, distinguant notamment « sauvages », « résidents » et « liminaires ». Quelle serait la meilleure cohabitation possible ? « Droit de » ou « droit à » ? Et puis, finalement, l’homme ne serait-il pas le plus dangereux des animaux ? Le truculent roman de George Orwell, « la ferme aux animaux », n’est peut-être pas si utopique que cela paraît… Autant de points à débattre les 16 et 23 novembre donc à Romorantin. L’accès est à chaque fois libre et gratuit, les conférences sont ouvertes à tous et toutes.
É.R.