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Romorantin – Caillau fait renaître de ses cendres l’industrie solognote

ECONOMIE L’entreprise spécialisée dans les colliers de serrage pour l’automobile et l’aéronautique occupe un nouveau site sur la route de Blois. Un signe positif pour un bassin d’emploi considéré comme sinistré.

E. Rencien

La pluie, puis le beau temps ? Après le séisme Matra et une poignée d’autres difficultés, l’entreprise Caillau démontre en tout cas que le Romorantinais demeure une terre fertile à la croissance. Pour preuve, cette dernière a quitté son siège étriqué dans le centre-ville pour s’implanter dans les murs d’une nouvelle usine de 28 000 m3 sortie de terre sur la route de Blois, en face de la grande surface E. Leclerc. Elle y a installé ses imposantes machines officiant auparavant rue Jean-Jaurès (dont une presse de 90 tonnes) en y rapatriant également son activité de la Ferté Saint-Aubin. Ce déménagement aura coûté 1,2 M€, sans compter les frais d’installation. Un jeu qui en vaut la chandelle ? «Nous avons fait migrer notre logistique, notre production ainsi que notre service R&D. Oui, ces nouveaux locaux vont nous permettre de croître, c’est un formidable moyen de développement, » a précisé et justifié Stéphane Drivon, directeur marketing, lors d’une visite proposée vendredi 7 septembre à la presse et aux élus, parmi lesquels le président du Conseil régional, François Bonneau, le président du Conseil départemental, Nicolas Perruchot, et le maire de Romorantin, Jeanny Lorgeoux. Sur le papier, les chiffres démontrent la progression qui a motivé sur le terrain la création d’une nouvelle adresse de localisation : 42 M€ de chiffre d’affaires pour Caillau en 2005, 88 M€ en 2018 ; 650 personnes actuellement employées (avec les intérimaires) contre 350 il y a 13 ans. Et ce n’est sans doute qu’un début. L’entreprise vient d’ouvrir une filiale à Shanghaï, en Chine, en support de son site de Romorantin. « Pas de délocalisation envisagée, » a commenté Stéphane Drivon, histoire de couper court à d’éventuelles supputations (la CGT avait une temps évoqué un possible départ vers la Pologne). « Une stratégie comme nous avons pu le faire il y a 2 ou 3 ans aux Etats-Unis. » Peut-être pour tenter de séduire un constructeur comme Toyota, absent du fichier client romorantinais dans l’immédiat ? Quoiqu’il en soit, Caillau se prépare aussi à l’avènement de moteurs dans l’ère du temps. Electricité ou hydrogène à terme ? L’avenir répondra  à ces interrogations. En attendant, Caillau continue de maintenir l’emploi localement, le développant même, avec un rythme soutenu de 40 recrutements par an et un fort accent mis sur l’apprentissage (25 apprentis formés in situ en ce moment). Si les succès du passé ne laissent pas forcément présager de la bonne suite, l’entreprise, dans ses nouvelles pénates impressionnantes, prouve qu’il n’y a pas que le tourisme et le numérique dans le paysage entreupreunarial. L’industrie semble encore avoir de beaux jours devant elle. La région Centre-Val de Loire et la communauté de communes du Romorantinais-Monestois y croient également, le prouvant en signant ce mois de septembre une convention de partenariat pour soutenir le développement économique. Comme l’écrivit si bien le philosophe Sénèque, « la vie, ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre à danser sous pluie »…

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