“Tous et toutes contre la réforme des retraites”, était-il lisible sur les banderoles dans la lutte. “Le plus beau cortège depuis 1995. Et ce n’est que le début !,” s’écriaient d’autres, rappelant les grandes grèves de l’époque Juppé. C’était le “jeudi noir” annoncé par les principaux syndicats, et une frange des partis politiques et des citoyens, face à la décision Macron. Et la foule fut au rendez-vous, trouvant injuste le futur “auto, boulot, dodo, cimetière”. Si à Vendôme, ce matin-là, ils furent 1 800 à battre le pavé, plus au Sud du département de Loir-et-Cher, à Romorantin, le cortège comptait 1 200 voix (selon les forces de l’ordre; un chiffre d’importance pour cette commune de la Sologne) réunies dans la matinée du 19 janvier place de la Paix avant un défilé dans les rues du centre-ville. Les rangs furent également fournis l’après-midi, à Blois (8 500 participants). Dans le froid (un vrai manifestant ne renie pas ses convictions pour des températures frisquettes), en Sologne, les protestations se sont donc exprimées en masse. L’Union locale CGT portait notamment ces récriminations et propositions : “À l’heure d’internet et des avancées technologiques, le Gouvernement renvoie nos droits au temps du Moyen Âge! Les annonces de la Première ministre du mardi 10 décembre ont le mérite d’être claires. Le système capitaliste dont ils sont les fidèles serviteurs veulent simplement avec leur nouvelle réforme des retraites détruire la Sécurité sociale. Le capitalisme veut nous imposer une société individualiste. Ne nous trompons pas de combat. Ce n’est pas la personne précaire qui est à l’origine de ce mal qui ronge notre modèle social mais bel et bien les actionnaires qui se gavent sur le dos des travailleuses et travailleurs de ce pays. La CGT revendique : le SMIC à 2 000 € et la hausse massive des salaires, retraites et minima sociaux. L’arrêt des allègements de cotisations sociales patronales. L’égalité salariale. La taxation des dividendes. Avec ces mesures immédiates sera donné du budget supplémentaire à la santé, à la famille et au chômage. Pour améliorer le système et non le détruire.” Une nouvelle journée est prévue le 31 janvier. Le chêne gouvernemental pliera-t-il ? Rien n’est moins sûr…
É.R.