L’UTILE A L’AGRÉABLE Depuis 32 ans, le Centre intercommunal d’action social du Blaisois propose un service de repas à domicile, et récemment, des produits locaux et/ou issus de l’agriculture biologique ont été intégrés dans les menus.
Chloé Cartier-Santino
Quand Daniel, 97 ans, voit arriver Anaïs avec son panier repas, il affiche un grand sourire. « Je n’ai pas le tracas de savoir ce que je vais manger et même si ce n’est pas le restaurant gastronomique, je n’ai pas à me plaindre ! », raconte-t-il. La jeune femme, salariée de Sodexo, est chargée de la livraison quotidienne de repas pour une cinquantaine de bénéficiaires sur le territoire d’Agglopolys. Les formules s’adaptent aux besoins des personnes qui peuvent être livrées tous les jours ou seulement certains jours, pour le déjeuner et/ou le dîner, mais aussi avec des contraintes alimentaires (sans sel, régime diabétique, vapeur, repas mixés…). Chaque jour, les bénéficiaires ont le choix entre 2 entrées et 2 plats, accompagnés de pain frais. La livraison s’effectue du lundi au vendredi, à domicile. Même si son temps est compté, Anaïs discute volontiers avec les bénéficiaires et leur rend des petits services. « On parle un peu de tout, ils me tiennent au courant des dernières nouvelles, je leur rapporte leur courrier, parfois ils me demandent aussi de poster une lettre… », détaille-t-elle. Un contact humain très important car la moyenne d’âge des bénéficiaires est de 83 ans. En effet, il faut avoir plus de 60 ans ou être en situation de handicap (même temporaire) pour avoir droit à ce service du CIAS du Blaisois.
Bio et local : démarche globale
La tournée se poursuit chez Robert, 93 ans. « Je prends encore ma voiture, je m’occupe de ma maison et je peux même donner des cours de repassage ! », plaisante-t-il avant d’ajouter : « Quand Anaïs m’apporte mon repas, j’essaye de la retenir un peu… ». Ce nonagénaire en pleine forme a opté pour la livraison de 5 repas par semaine afin d’avoir moins de cuisine à faire. Il se plaint un peu d’une quantité insuffisante de fromage et des fruits et légumes parfois trop ou pas assez mûres, mais il apprécie d’avoir maintenant des produits locaux et bio. « C’est bien meilleur ! ». En effet, depuis le 1er septembre, des produits locaux et/ou issus de l’agriculture biologique s’intègrent dans les menus. « Cela fait partie d’une démarche globale déjà engagée à l’échelle du territoire que nous menons aussi, par exemple, dans la restauration collective», explique Christophe Degruelle, président d’Agglopolys et du CIAS du Blaisois. Parmi ces produits se trouvent Les nouilles du barbu de Bertrand Monier, situé à Monthou-sur-Bièvre. « Les premières livraisons se feront début novembre avec deux sortes de pâtes semi-complètes qui se tiennent bien au niveau de la cuisson et permettent d’être servies chaudes ou froides », explique l’artisan. Il les fabrique à partir d’un blé local et d’une variété ancienne, adaptée au terroir et plus digeste : le blé Poulard. « Les pâtes ont plus de goût et le temps de cuisson est réduit », ajoute-t-il. Au total, ce sont 144 producteurs de la région Centre Val-de-Loire et des départements de la Sarthe et du Maine-et-Loire qui fournissent Sodexo. Ce prestataire choisi par le CIAS du Blaisois confectionne ensuite l’ensemble des repas dans sa cuisine centrale de Luynes (Indre-et-Loire). Il propose désormais 50 % de produits bio et/ou locaux, un repas « loca-bio » par semaine (100 % bio et/ou local), ainsi que des viandes et des volailles d’origine France et Label Rouge.
Plus d’infos : www.ciasdublaisois.fr