À l’invitation du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Loir-et-Cher (CAUE 41) et de l’École Nationale du Paysage de Blois, les membres du Syndicat de l’Architecture en région Centre-Val de Loire se sont retrouvés, dans les locaux de ladite école, pour discuter de leurs métiers, de l’avenir de la profession, du besoin de s’organiser pour dépasser l’échelle individuelle et réfléchir sur les décennies qui arrivent.
Face à la crise, il faudra, plus que jamais être réactifs pour de nouveaux chantiers, pas forcément dans le neuf, la réhabilitation dans le respect des nouvelles normes pouvant se montrer bien plus économiques. Surtout que le parc de logements et maisons inoccupés, pour ne pas écrire abandonnés, permettrait l’ouverture de plusieurs milliers de chantiers, avec emploi plus que positif de main-d’œuvre, à condition d’en trouver.
Sans être un grand spécialiste de la question, retenons que le syndicat veut plus que jamais respecter la charte en six points élaborée autour des nouvelles solidarités entre architectes ; le respect d’une déontologie exigeante ; les enjeux historiques et urbains à respecter dans le cadre des interventions ; la qualité des prestations et services fournis ; le développement d’une architecture comme valeur sociale et culturelle et l’engagement fort dans un débat architectural autour de la politique architecturale et urbaine. L’avenir s’ouvrira sur un nouveau métier, celui d’architecte-médiateur dans la rénovation énergétique en donnant une valeur sociale et culturelle aux interventions sur le terrain.
La conférence–débat animée par Philippe Madec, architecte breton, mais connu internationalement, pionnier de l’éco-responsabilité en matière d’architecture, par ailleurs écrivain, a mis en relief le fait qu’il coûtait, dorénavant, plus cher de construire du neuf, par manque de matières premières, notamment, puisqu’on importe, même, du sable d’Inde (!), que de lancer des réhabilitations de l’existant, en lui appliquant les techniques modernes d’isolation, économies d’énergie, en respectant l’humain par un dialogue constant avec les élus, certes, mais, aussi et surtout avec les habitants des quartiers à réhabiliter ou les futurs occupants de cités nouvelles. Par ailleurs, il faudra adapter une architecture bioclimatique à chaque région car, en France, le climat n’est pas le même partout. Il ne peut y avoir un seul schéma. Philippe Madec explique que les architectes, seuls, ne pourront sauver la planète fort menacée mais ils doivent se considérer comme responsables de son éventuelle et potentielle dégradation. Les projets doivent être partagés, discutés, revus si nécessaire et recueillir le maximum de points positifs avant d’être appliqués, in situ, si possible avec les artisans locaux qui connaissent le plus la région dans laquelle ils évoluent. Il y a eu quelques erreurs par le passé. Inutile d’en ajouter d’autres. Plusieurs exemples de réhabilitations réussies à Bordeaux, dans l’Indre, et ailleurs ont agrémenté cet après-midi qui n’a pas été suivie, ou peu, par les élèves de l’école locale qui auraient pu y trouver des pistes à dégager pour leurs futures carrières…
Jules Zérizer