RDVH à Blois Avec des ministres et sans “Perru-show”


Nuée de personnalités comme à l’accoutumée : Roselyne, Édouard, Jean-Michel, etc. La 24e édition des Rendez-vous de l’Histoire (RDVH) sous la thématique cette année du travail s’est déroulée en présence de beaucoup d’historiens, et aussi avec moult élus sans oublier le traditionnel ballet de ministres, actuels ou anciens. Avec… mais sans l’ex président du Département de Loir-et-Cher, Nicolas Perruchot.
Certes, une élection présidentielle se tiendra l’an prochain. Certainement, les RDVH de Blois, forts de leur notoriété depuis des années, n’ont pas besoin de telles échéances sur le calendrier pour motiver des noms à se déplacer. Paris ? Non, c’est le Loir-et-Cher, the place to be ! Du 6 au 10 octobre 2021, ce sont encore de nombreux hommes et femmes, intellectuels, scientifiques, étudiants, historiens et simples citoyens, qui ont rythmé la vie de la cité blésoise au gré de conférences, échanges, dédicaces de livres. Florence Aubenas, qui a confié être tombée « chemin faisant » dans le bain de la profession de journaliste, présidait cette année la manifestation et l’a en sus conclue de manière optimiste, déplorant toutefois « l’absence d’information réelle ». Pendant cette semaine particulière, les ministres et autres responsables politiques ont travaillé, respectant le thème 2021, tout en se montrant. Marc Fesneau (relations avec le Parlement), Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale), Jacqueline Gourault (collectivités territoriales) ou encore Roselyne Bachelot (culture) auront ainsi croisé dans les allées du salon du livre à la Halle aux grains le secrétaire d’État, Clément Beaune (affaires européennes), l’ancien maire de Nantes et Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Pendant que le ministre Bruno Le Maire (économie) a narré avec humour des histoires de Thermos de thé chinois, un autre ex Premier ministre, Édouard Philippe signait des livres sur son passé aux « lignes claires » à Matignon avec le député européen Gilles Boyer, sur le même stand que l’ancien préfet de Loir-et-Cher, Yves Rousset ! Visiblement galvanisé par le lancement la veille de son parti « Horizons » (en soutien à la réélection en 2022 d’Emmanuel Macron et selon les commentateurs, pour placer ses pions dans cinq ans pour son éventuelle présidence; en Loir-et-Cher, c’est une marque déposée au passage, c’est le titre d’un journal agricole…), Édouard Philippe n’a pour autant pas voulu s’étendre sur le sujet à Blois, en dépit de la perche littéraire (« pourquoi un « s» ?) » lancée par Christophe Degruelle, le président de la communauté d’agglomération de Blois, Agglopolys.

Sans président et avec dix petits… Non, un seul suffit
Enfin, au milieu des anciens et ex, Nicolas Perruchot, empêtré dans de moches révélations financières figurait aux invités absents. Il aurait « capitulé » selon Francis Chevrier. directeur du festival RDVH. Celui qui fut président du Conseil départemental de Loir-et-Cher devait présenter une conférence aux côtés de l’historienne médiéviste Colette Beaune s’appuyant sur leur ouvrage co-signé aux éditions Passés composés, intitulé, ironie de l’histoire, “L’’assassinat politique en France”. Dans ces pages, celui de Sadi Carnot, homme d’État français (1837-1894). Cette dernière, à défaut de, a répondu sans sourciller aux questions posées par les médias, en joignant le geste à la parole, à l’aide des trois doigts d’une de ses mains. “J’ai tout écrit, sauf trois chapitres ! Il a choisi le thème; c’était après l’affaire des emplois fictifs de Fillon. La violence politique est quelque chose de très particulier en France… Bien sûr qu’il m’a prévenu qu’il ne viendrait pas à Blois et non, il n’a pas donné la raison. Mais j’ai allumé la tv et c’était méchant …” Les fameuses affaires qui sortent depuis un an dans les colonnes de la presse nationale puis locale (villa en Corse; enregistrement pour 80% de cons; transferts de fonds entre son association, l’Observatoire du dialogue social et son compte personnel; compte bancaire aux Seychelles géré par un prête-nom) en constituent une, valable. Pire, les trois chapitres de ce fameux livre ont été rédigés par l’ex-directeur de cabinet de l’ex-président, Mathieu Geagea. C’est mal. Bien qu’il ne soit pas le seul à avoir recours à ce que l’on dénomme un « nègre » littéraire, un auteur anonyme sous-traitant. Un prête-plume pour une personne qui souvent possède une notoriété et qui sans rien écrire hormis paraître, touchera les droits d’auteur. Il ne manquerait presque plus qu’au sombre tableau Perruchot qui semble exploser le score de quelques ministres vérolés, des histoires libertines à la Benjamin Griveaux ! Alors, le président préoccupé est cette fois précautionneusement parti au large, loin de Blois. La boutade permet de présenter dans la foulée des vagues à venir, espérons bien plus apaisées et politiquement correctes : la mer est en effet le thème retenu pour la 25e édition des Rendez-Vous de l’Histoire annoncés du 5 au 9 octobre 2022.

Émilie Rencien