Rama Yade ose


L’ancienne secrétaire d’État pose officiellement ses cartons sur la ville.
La nouvelle risque d’attirer l’œil des caméras nationales sur Blois.

« Girl power », pourrait-on écrire. Rama Yade, fondatrice du mouvement « la France qui ose », sera à Blois dès le 4 mai c’est sa suppléante, la conseillère municipale d’opposition blésoise Christelle Ferré, qui raconte. « Elle cherche un appartement pour s’installer avec son mari et sa fille. Elle est là sur du long terme, pas seulement le temps d’une campagne. Pourquoi ce choix ? On constate une montée de plus en plus forte du Front National, notamment dans le Loir-et-Cher. Nos politiques ont joué depuis des années avec le FN. À chaque fois, la droite et la gauche élaborent des stratégies pour gagner et nous n’avons pas de notoriété suffisante pour contrer localement l’extrême droite. » Alors, Rama Yade. Les mauvaises langues parlent déjà de parachutage de l’intéressée. Qui décriait pourtant naguère cette méthode. «En effet, c’est le terme qu’on utilise et pour le reste, attendez, il faut replacer les choses dans leur contexte, » défend Christelle Ferré. « C’était en 2009, elle était dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy et ensuite, elle fut impliquée dans l’UDI avec Jean-Louis Borloo. Nous sommes en 2017 ! Elle a aujourd’hui fondé son propre mouvement de « la France qui ose » et c’est une femme libre ! » Rama Yade est déjà venue plusieurs fois à Blois, en octobre 2016 dans l’espoir de réunir des parrainages pour l’élection présidentielle (en vain) et en avril 2017 à titre privé, en famille. Depuis cette annonce pour l’échéance législative et le binôme ainsi constitué, les commentaires, pas toujours de bon goût, fusent sur les réseaux sociaux. « Évidemment qu’il y a aussi les municipales dans le viseur ! Et que celles et ceux qui la critiquent viennent plutôt lui faire découvrir notre département ! Chacun a tout de même le droit de changer de ville ! Je suis bien pour ma part originaire du Nord de la France, » argumente à nouveau Christelle Ferré. «Elle a discuté avec des maires qui lui ont expliqué leurs problèmes, elle a vu les richesses de notre territoire. Si elle est élue, elle saura nous faire avancer du fait de sa notoriété, de sa compétence et de son expérience. Vous savez, elle avait d’autres possibilités, elle aurait pu aller dans le Nord ou en Ardèche mais elle a eu un vrai coup de cœur pour Blois. » Sera-t-il réciproque ? Lors des municipales à Colombes, dans les Hauts-de-Seine en 2008, le parachute ne s’était pas tant ouvert que ça pour l’ancienne secrétaire d’État qui n’en est pas à son coup d’essai…  Quoiqu’il en soit, à la mi-juin, les urnes loir-et-chériennes décideront de la suite donnée à cette candidature extérieure et en attendant, sa suppléante Christelle Ferré martèle.
« Même si ce n’est pas ma sensibilité, souvenez-vous du maire Jack Lang à Blois. C’était une période faste pour la ville, notamment en termes de culture ; son passage a laissé des traces. C’est donc une chance pour notre territoire, situé au centre de la France, d’accueillir le regard neuf de Rama Yade et il faut la saisir. »

É. Rencien