Fils de vigneron sancerrois, Luc Tabordet, comme ses collègues, déborde d’amour du métier et d’idées nouvelles pour toujours devenir meilleur. Mais sur un autre terroir celui de l’appellation Reuilly.
Arrivé en 2004 pour suppléer Hélène Mardon dans son domaine, il en est devenu le maître de chai de 2004 à 2011.
Après mûre réflexion, et l’aide d‘Hélène quant à l’agrandissement du domaine sur une appellation voisine, et aussi la volonté de créer son propre domaine, le projet a éclos. Le domaine Luc Tabordet a ainsi vu le jour en 2011 basé sur l’appellation Reuilly. Luc avoue être “un passionné et plus que ça encore. J’aime énormément mon métier pour ce qu’il apporte de richesses dans l’accomplissement du travail bien fait.” et explique vouloir “travailler la vigne en la protégeant, la respectant. C’est la politique de nos deux domaines (Mardon-Tabordet), basée sur le respect de l’environnement.” Nous avons mis en commun nos moyens pour perpétuer la tradition et garder la typicité des appellations”. Une passion et une volonté de préserver le terroir qu’il a mis au service de l’ensemble du vignoble berrichon. Il est, par exemple, devenu en 2015 président du réseau de la CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) et a travaillé sur le développement des tours anti-gel pour protéger les vignobles. Une action dont le besoin a été accentué par la catastrophe climatique de 2016: un gel de printemps a décimé entre 50 et 60% des récoltes. “Nous avions anticipé une nouvelle tranche d’installation de tours anti-gel, notre projet était prêt ce qui a été un atout fort pour recevoir des fonds d’aide, débloqués en 2017. Nous avons pu évaluer ce que voulait dire solidarité pour protéger notre vignoble et aujourd’hui, nous en récoltons les fruits.”
L’amour du métier
D’ailleurs, avec ses partenaires, la CUMA lance, en janvier prochain, un projet de partenariat européen pour l’innovation SICTAG (Système Innovant d’aide à la décision connecté et de gestion efficiente en temps réel des tours anti-gel du Centre-Val de Loire). “Nous voulons aller plus loin dans le domaine de la protection. Actuellement, nous sommes dans une phase d’études avec des experts qui comprend entres autres, des topographes et des ingénieurs spécialistes des tours anti-gel. “ Selon Luc Tabordet, l’étude devrait aider à positionner correctement et efficacement les éoliennes. Elle doit déterminer un maillage pertinent, comment chauffer, à quel moment, à quels endroits, suivant la puissance de l’éolienne ou l’axe des courants froids… La mise en place de capteurs permettra une utilisation rationnelle et efficace”. La passion, encore, et l’amour du métier, toujours, ont conduit le vigneron berrichon à produire Bio sur le domaine. Une volonté marquée par une labellisation pour le Reuilly et qui devrait être aussi celle du Quincy à court terme. Il patiente en expliquant qu’un délai est nécessaire pour la purge des sols: “nous sommes en viticulture Bio mais il faut quatre ans pour prétendre au label.” Cette passion de la viticulture et l’amour du métier, de la nature d’une agriculture propre est ancrée fortement chez Luc qui veut développer la promotion de son pinot gris; un vin délicieux, méconnu, et et qui possède de formidables arômes, selon son créateur. “C’est mon prochain projet. Il est en bonne voie”.
Jacques Feuillet