Les agriculteurs associés ! Ce n’est ni un titre de fiction ni juste un slogan sur le Romorantinais et Monestois, une terre assez fertile pour accueillir un projet de méthanisation.
L’union fait la force, d’après l’adage consacré. Le méthaniseur également, dans le champ. En Sologne, en effet, depuis au moins deux ans, un groupement de 42 agriculteurs du Romorantinais, fédérés en un comité directeur de 11 membres (*), planche sur l’implantation à Villefranche-sur-Cher, au lieu-dit La Gaillardière, d’un système de méthanisation, appelé aussi digesteur, produisant du biogaz et digestats ; donc de l’énergie considérée comme propre à partir de la dégradation de matières organiques qui y sont injectées (soit un tiers annoncé d’effluents et deux tiers de CIVE (Cultures Intermédiaires à Valorisation Énergétique) dans le cas présent). Cet été, l’Ademe (agence de transition écologique) a déjà donné son accord, après un appel à projets lancé en début d’année (une vingtaine de porteurs de projets enregistrés), concédant par conséquent une aide à venir à hauteur de 1,4 million d’euro quand le dossier sera concrétisé. La Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois y adjoint une subvention de 600 000 euros versée en pluqieurs fois sur 2020-2022. Le budget final de ce projet pèse 10 millions d’euros, également financés par le recours à l’emprunt ainsi qu’entre 30% à 35% de capitaux propres. « C’est un projet agricole mais pas que. C’est un vrai projet de territoire et d’avenir, pour préparer l’agriculture de demain, » ont approuvé leur tour le député Guillaume Peltier et le maire de Pruniers-en-Sologne, Aurélien Bertrand. De son coté, les agriculteurs Fabrice Marier et Axel Masson impliqués, ont souhaité rassurer les citoyens sur les nuisances engendrées qu’ils jugent moindres. « Pas d’odeurs, pas de plus de quatre camions sur la route par jour et 100 tonnes quotidiennement déposées. » Toujours selon le duo paysan, le gain serait a contrario conséquent. «Cette unité, rentable, permettant l’injection de biométhane dans les réseaux de gaz (ndrl. en comparaison, celle du zoo de Beauval fonctionne non pas en injection mais en cogénération, c’est-à-dire que le biogaz est alors transformé en électricité et en chaleur), représente environ la production de 240 à 250 mégaWattheure, soit la consommation de 2000 foyers annuellement, ou encore de 1 480 tonnes équivalent pétrole économisées. Pour une date de sortie de terre, le temps de l’administration est souvent long… Nous avons déjà en amont dû réaliser 120 000 euros d’études. Alors, peut-être fin 2021, pour la mise en service et injection en 2022.» À suivre… après avoir entre autres digéré la négociation avec les banques et donc, les méandres administratifs. À titre de comparaison, un tel projet français prend en moyenne cinq ans pour se réaliser, contre seulement dix-huit mois chez nos voisins allemands….
É.R.
(*) Dans le détail, 11 membres dont les agriculteurs et agricultrices Axel Masson (Langon), Fabrice Marier (Pruniers-en- Sologne), Christian et Vincent Legrand à Châtres-sur-Cher, Mélanie Guibert (Pruniers-en-Sologne), Frédéric Berlu (Gy-en-Sologne), Patricia Van Ber Geijjk (Langon)… Au total, 31 exploitations agricoles et 42 agriculteurs comptabilisés sur ledit secteur solognot s’étendant de Billy à Maray.