Le groupe Carambar & Co développe l’ensemble de ses marques dont Poulain qui fêtera ses 170 ans en septembre 2018, avec l’arrivée de nouveaux produits au chocolat au lait. Pour l’occasion, elle a ouvert les portes de son usine de Villebarou à la presse.
Poulain, institution blésoise depuis 1848 est la plus ancienne marque du groupe Carambar & Co dont les produits sont tous fabriqués en France. « C’était une marque un peu endormie qui n’avait pas communiqué depuis longtemps », souligne Benoît Pasqualini, directeur de l’usine blésoise. Pour relancer Poulain, une stratégie de développement a été mise en œuvre, d’abord en communicant à nouveau avec une nouvelle charte graphique aux couleurs jaunes et bleues, tout en conservant le cheval emblématique créé par l’artiste Leonetto Capiello. La deuxième étape a été le lancement d’une gamme de chocolats au lait mi-décembre 2017 avec deux déclinaisons aux noisettes et feuilleté caramel pour toucher les familles, dont le slogan affiché est « Au bon lait de nos régions ».
Du lait collecté dans les régions françaises, principalement dans les Hauts-de-France et en Normandie. « Notre objectif est de doubler notre part de marché sur le chocolat d’ici 2020 », précise Benoît Pasqualini. Et ces nouvelles tablettes sont fabriquées dans l’usine du Loir-et-Cher d’où sort aussi la poudre chocolatée. Le bâtiment de 22 000 m² a été conçu par Jean Nouvel comme une gigantesque tablette de chocolat et l’odeur y règne. Sur les lignes de production, 30 000 tablettes à l’heure défilent sur les tapis pour se faire emballer à vitesse grand V avant d’être regroupées par lots de 2, 4, 5 ou 6. Tout cela est mené par des robots ultra-performants et surveillé de près par les salariés. Par ailleurs, les normes d’hygiène sont drastiques et au cours des différentes étapes de fabrication des contrôles réguliers sont effectués pour détecter d’éventuelles particules métalliques dans le chocolat. Les lots sont ensuite placés dans des cartons, regroupés dans d’autres plus grands sur des palettes qui sont ensuite filmées et immédiatement chargées dans des camions qui partent aux quatre coins de la France. Il n’y a aucun stockage sur le site.
Chloé Cartier-Santino
L’usine Poulain à Villebarou en chiffres
• 5 lignes de production (tablettes de chocolat et poudre chocolatée)
• 200 000 tonnes de produits par an dont 30 % pour le marché anglais
• 70 000 000 de tablettes fabriquées en 2017
• 150 collaborateurs
Poulain, un petit cheval orange cacaoté qui naquit à Blois…
Chaque année, en France, plus de 6 kg de chocolat en moyenne par personne sont consommés avec volupté. Le Val de Loire ne peut rester indifférent à cette gourmandise si prisée, surtout avec dans ses annales, un confiseur du nom de Victor-Auguste Poulain. Petits et grands, tout le monde a déjà croqué dans un carré de chocolat Poulain. Mais certains ne savent peut-être pas encore que les tablettes qui cachaient jadis dans leur emballage des vignettes à collectionner ont vu le jour sur les bords de la Loire, à Blois exactement. L’histoire commence avec la naissance de Victor-Auguste Poulain un certain 11 février 1825 dans une ferme et dans une famille de dix enfants à Pontlevoy, dans le Loir-et-Cher. Le jeune garçon part à l’âge de 9 ans à pied jusqu’à Bléré, dans l’indre-et-Loire, pour suivre un apprentissage, puis des petits boulots occupés à partir de l’âge de 12 ans à Blois et à Paris dans des épiceries… Avant qu’il pose ses valises à nouveau à Blois où il créa sa première boutique en 1847, rue Porte-Chartraine, dans la maison natale d’un autre grand nom, le magicien Jean-Eugène Robert-Houdin. Jadis, le chocolat n’était pas la douceur sucrée qui accompagne bien le café que l’on connaît, plutôt un médicament ! Le grand public ignore sans aucun doute que le blésois Poulain a noué de son temps des partenariats avec le cinéaste Pathé et qu’il a inventé la publicité comparative sans s’en rendre compte grâce à son slogan « goûtez et comparez ». Beaucoup n’imaginent pas non plus que le chocolat Poulain a accompagné les soldats pendant la Première Guerre Mondiale ou encore qu’’il y avait un fils Poulain, Albert, qui a repris le flambeau après son célèbre père. De même, qui lève la tête en circulant à Blois sur la si justement nommée rue de la Chocolaterie, pour regarder l’ancienne résidence du confiseur, le magnifique Château de la Villette, à côté de l’École de la Nature et du Paysage ? Le petit cheval Poulain avait en tout cas un galop d’avance sur son époque. Un mélange d’audace et d’innovation, des concepts dont tout le monde vante tant les vertus de nos jours pour redresser la barre du navire qui chavire. Un galop d’avance certes mais tout en restant fidèle à une recette élémentaire que personne ne devrait perdre de vue : les choses les plus simples sont les meilleures dans ce monde. Et ce chocolat né à Blois fait partie des madeleines de Proust qu’il est difficile d’oublier…
É.R.