Devenu député européen au sein de la liste Europe Écologie Les Verts, à la suite du départ de la Grande-Bretagne et du Brexit, le loir-et-chérien Claude Gruffat, moustaches conquérantes à la Dali, a dressé, au cours d’un point-presse, le bilan de son séjour de deux ans et quelques semaines au sein de la très grande maison européenne, où il a pris ses marques, après une parfaite reconnaissance des lieux et, surtout, des humains qu’il y croise.
«Il y a une programmation du temps politique qui échappe à toute logique normale» explique-t-il, en donnant en exemple l’avancement du dossier BIO, lancé en 2018 et qui n’entrera en vigueur qu’en 2023… Alors qu’il a été prouvé que le temps compte beaucoup pour rattraper les années perdues et pour répondre aux demandes de plus en plus nombreuses des consommateurs conscients, de plus en plus aussi, de l’application de la formule «De la ferme à la fourchette!», et qu’on est encore bien loin des 25% de surfaces souhaitées en bio en Europe alors qu’on a du mal à atteindre les 8% à ce jour (26 pour l’Autriche, mais 2 pour l’Irlande et 9 pour le France)». Il faudra solidifier les exigences en matière de cultures et bien vérifier la qualité des produits finis, en développant la formation gustative des jeunes, via les restaurants scolaires et la moyenne de 20% des repas servis (4% actuellement) à atteindre, rapidement. Cette mobilisation doit être prise en compte par tout le monde : élus, parents d’élèves, enseignants, gestionnaires de cantines, etc., car il ne faut pas oublier que certains scolaires ne prennent qu’un «vrai» repas par jour et qu’il convient de lutter contre la malbouffe qui mine la santé des futurs adultes en devenir. «Cela ne pourra passer que par des décisions politiques fortes et une implication puissante du ministère de l’agriculture et/ou de l’Éducation nationale».
Mobilisation générale…
Par ailleurs, Claude Gruffat a évoqué les commissions auxquelles il participe en y apportant son vécu de paysan de naissance, en Haute-Savoie, de salarié au sein d’une coopérative agricole en Loir-et-Cher, puis son engagement fort au sein de Biocoop dont il fut longtemps président national et gestionnaire de magasins à Blois et en périphérie blésoise. Il désire stopper, bien avant 2050 si possible, toute émission carbonée et développer au maximum les énergies solaires face à trop de nucléaire « un rendez-vous manqué avec l’Histoire », en luttant contre le gaspillage, la réduction des déchets en tous genres et l’argent sale révélé par l’affaire des Pandora’S Papers qui ont prouvé qu’il n’y avait pas que les multinationales qui s’enrichissaient sur le dos et le bien des autres… Claude Gruffat, constatant que les forces politiques traditionnelles en France ont échoué, à l’exception des Verts qui prônent une écologie partagée par tous, regrette que tous les problèmes migratoires n’aient pas été réglés avec la Grande-Bretagne avant son départ de la famille européenne et dénonce le paiement de certains services offerts par la Turquie en matière de rétention des migrants. En politique comme en économie, il conviendrait que l’éthique soit respectée dans bon nombre de domaines et le combat de Claude Gruffat et de ses équipes portera, aussi, sur le respect des animaux transportés dans des conditions plus qu’inhumaines. «On ferme les yeux sur la législation et il faudra revoir toute la filière de la production et du transfert des animaux. Il y a des situations scandaleuses à dénoncer. Et ce, rapidement. » Enfin, Claude Gruffat conseille, pour 3 euros, la lecture du livre « Les écologistes 2022-VIVANT- liberté, égalité, fraternité et biodiversité» qui présente un projet pour une République écologique (édition Les Petits Matins).
Jules Zérizer